NETTALI.COM – Le redécoupage administratif ne présente aucune articulation, charriant des calculs politiciens, avec les élections à venir. C’est la position exprimée par le directeur général de l’Agence nationale de l’Aménagement du territoire (ANAT), qui vole ainsi au secours de son ministre de tutelle, Oumar Guèye.

Le directeur général de l’Agence nationale de l’Aménagement du territoire (ANAT), Mamadou Djigo, a fait hier une sortie sur Tfm, à l’émission Jakarloo, vendredi. Comme vous l’aurez deviné, il apportait des précisions sur le nouveau découpage administratif, qui a aura fait couler beaucoup d’encre et de salive, avec des manifestations, notamment à Bambilor, où le Conseil municipal, sous la houlette du maire Ndiagne Diop, soupçonne le ministre Oumar Guèye d’avoir manœuvré pour étendre la surface de Sangalkam, à leur détriment.

De l’avis de Djigo, il n’y a pas de relents politiciens, puisque, dit-il, « des spécialistes ont travaillé sur ce redécoupage selon des standards en vigueur dans les pays occidentaux, voire au Japon, avec la prise d’ images-satellites ». Car, pense-t-il, « tout était question de délimitation mal abordée».

Il en veut pour preuve : « Le plan national d’aménagement et de développement territorial du Sénégal a été validé en 2020. La loi d’orientation pour l’aménagement et le développement durable des territoires a été validé en 2020. Donc, c’est en réalité un travail de longue haleine, de 2014 à nos jours, qui vient d’être terminé », dira cet ingénieur aménageur.

Sur ces entrefaites, Bouba Ndour persiste à lui demander pourquoi il n’y a que Sangalkam qui cause problème et qui, comme par hasard, est dirigée par le ministre en charge des Collectivités locales, Oumar Guèye. Le directeur général déclare que d’autres zones du pays sont concernées par des problèmes.

« Les anciennes communautés rurales ont des limites, en ce qu’elles constituent des associations de villages. Or, pour qu’une commune soit viable, il faut que l’on sache quelles sont ses vraies limites », précise M. Djigo, non sans mentionner : « Avant, on ne connaissait même pas les dimensions de certains territoires. Le diagnostic fait voir que les communes urbaines éprouvaient des faiblesses précises. Les anciennes communautés rurales, transformées en communes, avaient également des faiblesses liées à une mauvaise délimitation. D’où les nombreux conflits territoriaux. C’est ainsi que le chef de l’Etat a instruit de corriger de façon intelligente ».

A l’en croire, le chef de l’Etat a mis le curseur sur Keur Massar, en déplorant les problèmes d’inondations et d’insécurité. « Cela n’a rien à voir avec la question des élections. C’est le chef de l’Etat qui avait prévu la départementalisation de Keur Masser et de faire étudier, au cas par cas, les problèmes concernant d’autres communes du Sénégal. En 2011, c’était un découpage purement politique, mais le présent découpage n’est pas politique », justifie encore le directeur général de l’ANAT.

« Le Président a dit plus d’Etat, mieux d’Etat. Si vous combinez les populations de Keur Massar et celles des communes de Yeumbeul , cela fait plus que la population de Rufisque et de Guédiawaye. Déjà, en 2011, avant son élection, Macky Sall avait promis de corriger. Sangalkam, en tant que communauté rurale, faisait 191 KM2 et après le découpage de 2011, Sangalkam s’est retrouvée avec 57 KM2 et Bambilor 130 KM2. Même avec le présent découpage, Bambilor fait encore 77 KM2. De plus, les villages de Keur Ndiaye Lo et Kounoune étaient rattachés à Bambilor, alors que les populations de ces villages traversent Sangalkam pour se rendre à Bambilor », ajoute-t-il, déclarant que « le critère de polarisation a été mis en avant, et ledit critère postule qu’en principe, une commune doit être rattachée au chef-lieu qui lui est le plus proche ».

Il relève que la commune de Keur Massar a été divisée par deux, compte tenu des dynamiques démographiques et spatiales, pour l’organisation humaine. « Il fallait faire ce travail. Keur Massar avait 300 000 habitants », note-t-il, en définitive.