NETTALI.COM - Les 65 mille emplois annoncés par le président de la République ne suffiront pas pour régler le problème de l'emploi des jeunes au Sénégal. C'est l'avis de l'expert financier Oumar Seck, invité de l'émission "Jury du dimanche" de Iradio.

Lors de sa dernière sortie le 3 avril 2021, le président de la République a annoncé que l’Etat va dégager 450 milliards de francs CFA pour résoudre le problème d’emploi des jeunes au Sénégal. Mieux, il avait annoncé que 65 000 emplois directs seront créés. Mais, selon l’expert financier, invité du Jury du dimanche, « les 65 mille emplois annoncés par le président de la République ne suffiront pas ».

A son avis, tant qu’un dispositif de promotion des PME/PMI n’est pas mis en place, ce sera difficile de créer des emplois. Ce, parce que la promotion des PME est au cœur des agendas de création d’emplois. « Il ne s’agit pas de mettre l’argent. Il s’agit d’avoir un dispositif orienté vers des résultats concrets. Ce n’est pas l’argent qui règle la question de l’emploi. On a un problème d’instruments, d’outils de mis en œuvre. Le dispositif de financements et d’encadrement n’est pas efficace. Le Sénégal a des institutions mais il y a des problèmes au niveau des instruments et les stratégies et de la redevabilité. Il y a possibilité de rationaliser les structures », a expliqué, le chef de la Plateforme EU ACP de développement du secteur privé. Qui, dans le même sillage a plaidé l’accompagnement du secteur informel. Ce, en l'incitant à la formation et en les capacitant afin qu’il puisse accéder au financement.

« Il n’y a jamais eu de succès dans le domaine de la politique de l’emploi au Sénégal »

« Il n’y a jamais eu de succès dans le domaine de la politique de l’emploi au Sénégal. Tous les régimes ont échoué. La preuve, les institutions qui sont en train d’être créées, ont été créées par le passé. S’il y a une seule chose que le Sénégal devrait faire, c’est de responsabiliser les gens, de nous fixer des objectifs concrets et significatifs en matière de création d’emplois. Il faut que les ministres, les directeurs généraux, les agences de promotion soient redevables », dit-il. Et d’ajouter : « Il y a quelques années, le Sénégal avait des champions industriels. Ils sont tous disparus. Il faut d’abord avoir une politique de préservation de l’emploi. Cela veut dire que l’Etat, avant-gardiste, doit avoir une stratégie de suivi des performances de ses entreprises émergentes. Il faut essayer de multiplier les emplois dans les secteurs traditionnels comme dans  l’agriculture, dans les mines »