NETTALI.COM - L'avocat Moussa Sarr est d'avis que Ousmane Sonko doit répondre à une nouvelle convocation de la justice. Car, la robe noire pense qu'on n’est pas, au Sénégal, dans un contexte de rupture totale de démocratie pour parler d’une résistance à l’oppression.

Invité à l’émission matinale de Itv, l’avocat Me Moussa Sarr est revenu sur les développements  de l’affaire Ousmane Sonko / Adji Sarr. A la question de savoir si le leader de Pastef peut refuser de déférer à une nouvelle convocation, la robe noire éclaire : «  En principe, s’il est convoqué, il doit répondre. Maintenant il lui appartient d’apprécier s’il doit répondre ou s’il ne doit pas répondre. Mais à partir de ce moment-là la justice prendra les dispositions pour le faire comparaitre obligatoirement ».

Quid de « la résistance à l’oppression » évoquée par Sonko ? L’invité de « Tiktok » précise : « La résistance à l’oppression est une conception politique ensuite juridique. Il estime que les conditions sont réunies et il appelle à la résistance. A mon avis, on n’est pas dans un contexte de rupture totale de démocratie pour parler d’une résistance à l’oppression. Maintenant, il y a des arrestations abusives et il doit y avoir une résistance pacifique ».

Toutefois, Me Sarr est « d’avis qu’aujourd’hui l’Etat de droit est en crise ». « Il y a crise lorsqu’il y a une tension conflictuelle. Aujourd’hui, personne ne peut contester que nous sommes en période de tension conflictuelle. Maintenant est-ce que c’est une crise légère, une crise grave ? J’estime que nous sommes dans une crise qui n’est pas extrêmement grave. Il faut qu’on prenne conscience de cette crise et apporter des solutions parce qu’il y a des dysfonctionnements sur l’Etat de droit et la démocratie ».

C’est ainsi qu’il préconise « une correction ».

« Nous sommes dans un Etat de droit en principe. Mais depuis quelque temps, avec certaines arrestations abusives, les conditions d’un Etat de police émergent sont en train de se réunir. Et ces conditions sont au nombre de trois : c’est d’abord la réduction des libertés, de manifestation et de contestation, il y a la surveillance de certains citoyens. Guy Marius Sagna a été arrêté alors qu’il n’avait reçu ni convocation, ni mandat d’amener ni mandat d’arrêt et il y a aussi la répression. Avec la réunion de ces trois conditions, il y a aujourd’hui une tendance vers un Etat de police émergent », poursuit-il son propos.

« Pour faire une démocratie majeure, il faut des démocrates. Et, au Sénégal, pouvoir comme opposition, de manière générale dans la société sénégalaise, il y a peu de démocrates. Donc, il faut travailler à l’instauration, à la promotion d’une culture démocratique. C’est cela qui nous permettra de stabiliser notre démocratie, de l’approfondir sinon nous serons toujours dans un éternel recommencement parce qu’une certaine frange de la classe politique de l’opposition comme de pouvoir sont peu démocratique. A partir de ce moment, nous sommes toujours dans des tensions démocratiques », conclut Me Moussa Sarr.