NETTALI.COM - Reconnus coupables d'apologie et d'incitation à la violence, Abdourahmane Niang et Ibrahima Sy de l’Union des routiers et des transporteurs du Sénégal ont été condamnés par le juge des flagrants délits de Dakar à  trois mois assortis du sursis.

Le 25 décembre 2020, les transporteurs routiers ont observé une grève pour dénoncer les tracasseries policières et douanières dont ils s'estiment victimes. Un mot d’ordre qui n’a toutefois pas été suivi à l’unanimité par les professionnels du transport. Ainsi, Abdou Rahmane Niang, l’adjoint du secrétaire général de l’intersyndicale des transporteurs, Gora Khouma et Ibrahima Sy ont effectué un déplacement au niveau de différents parkings, dans le but de convaincre leurs camarades réticents à adhérer à leur cause. Ils inviteront ainsi leurs camarades à durcir le ton afin d’arriver à les enrôler.

Une posture et des déclarations qui leur ont toutefois valu des poursuites, lui et Ibrahima  Sy. Les deux étaient ainsi ce lundi 4 janvier 2021 à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, poursuivis pour apologie, d'instigation d’actions divers et entrave à la libre exécution de travail.

Face aux juges, Abdourahmane  Niang a soutenu que ses propos ont été sortis de leur contexte. Car, il n'a dit qu'"en nous unissant, nous serons beaucoup plus forts". "A Sindian, les transporteurs qui ne nous ont jamais suivis dans nos mouvements d’humeur, avaient barré la route. Ainsi, ceux de Nguékhokh ont tenté de les imiter, mais des jeunes ont été arrêtés. C’est la raison pour laquelle je me suis rendu au commissariat pour les sermonner", déclare-t-il.

Toutefois, la vidéo en possession du tribunal prouve toutefois le contraire. Sur les images, on voit le prévenu inciter les transporteurs à prendre l’exemple de leurs collègues de Sindian, Mbacké et Rufisque qui ont eu à barrer la route. De façon explicite, il leur a demandé d’attaquer ceux qui ne respectent pas le mot d’ordre comme le font les Maliens à chaque fois que les transporteurs sont en grève.

Son collègue Ibrahima Sy qui a quitté Mbacké pour venir soutenir son secrétaire général adjoint, réfute lui aussi toutes les accusations. "Je n’ai invité personne à poser des actes de vandalisme. D’ailleurs, durant nos tournées dans les différents parkings, je n’ai même pas pris la parole", s’est-il défendu.

Le parquet a requis deux mois ferme contre eux. Jugeant ce réquisitoire sévère, la défense a plaidé l’apaisement compte tenu de la levée du mot d'ordre ce lundi même.

Ainsi, après délibéré, le tribunal a condamné les deux syndicalistes à trois mois avec sursis.