CONTRIBUTION - Le communiqué du ministère de l’Intérieur menaçant Pastef de dissolution n’est pas seulement consternant. Il manque aussi singulièrement d’intelligence.

Il faudra bien qu’il dise ce qu’il reproche au procédé utilisé par Pastef. Ceux qui ont contribué sont des sénégalais, qu’ils soient de l’intérieur ou de la diaspora. Si le Ministère estime que cette contribution n’est pas une cotisation ou un legs, ll aura en revanche beaucoup de mal à prouver que ce n’est pas un don.

Quoi qu’il en soit, je le condamne fermement.  J’apporte mon soutien total à Pastef et ses militants et sympathisants pour le succès retentissant de la collecte de fonds. Cette initiative  innovante destinée à financer les activités politiques de ce parti sort des sentiers battus. Elle montre qu’il est possible de moderniser le financement des partis à travers des méthodes transparentes et inclusives. Tout le monde devrait s’en réjouir.

J’invite le ministre de l’Intérieur à se ressaisir. La Loi sur les partis politiques qu’il invoque date de 1981. Elle ne répond  plus ni aux normes  démocratiques souhaitées par les sénégalais ni ne garantit l’égalité de tous les partis. Pourquoi s’insurge-t-il contre un parti qui lève de l’argent de manière transparente et ne dit rien sur les plus de 300 partis qui n’établissent pas leurs états financiers, ne renouvellent pas leurs instances, bref ne respectent aucune des dispositions de la loi ?