NETTALI.COM - L'année scolaire 2020-2021 risque de connaître beaucoup de perturbations si rien n'est fait. Telle est la crainte du Syndicat autonome des enseignants du Sénégal (Saes) qui a rencontré la presse ce mardi à l'Ucad 2.

Le Syndicat autonome des enseignants du Sénégal qui avait demandé au gouvernement à travers le ministre de l'Enseignement supérieur de la recherche et de l'innovation de bien vouloir ouvrir les négociations sur les questions inscrites dans sa plateforme revendicative, compte aller jusqu'au bout. Car après plusieurs alertes et l'expiration du préavis, le Saes avait entamé la grève. Cette dernière avait poussé le président de la République a dénoué la question relative au décret d'application de la loi cadre finalement signé le 23 avril 2020. Mais rattrapé par la pandémie de Covid-19, le Saes a mis en veilleuse toutes ses revendications.

" Malheureusement, nous avons constaté un dilatoire du côté du gouvernement qui ne veut pas aller directement à la satisfaction de nos revendications", a déploré le secrétaire général du Saes, Malick Fall.

" Le Saes est prêt à utiliser tous les moyens de dialogue et de concertation possibles pour éviter une perturbation dans l'enseignement supérieur. Cependant, face au mutisme des autorités et aux manœuvres dilatoires de notre ministre de tutelle, il sera obligé de dérouler son plan d'action jusqu'à la résolution totale de ces questions fondamentales pour une université ouverte pour le développement.
Le Saes met le gouvernement devant ses responsabilités et le tient seul responsable pour toute situation dommageable à l'Enseignement supérieur", précise le porte-parole du jour.

A rappeler que le préavis de grève prenait en compte 4 points que sont :

- la signature et l'application des textes de gouvernance des universités publiques. En effet, les universités publiques sénégalaises fonctionnent dans une totale illégalité depuis la promulgation de la loi 2015-26 du 28 décembre 2015.

- L'orientation des bacheliers : une bonne partie des difficultés rencontrées dans les universités en 2019 et 2020 découlent des manquements observés dans l'orientation des bacheliers de 2019 après que le gouvernement avait décidé d'orienter l'ensemble des nouveaux bacheliers dans les établissements publics sans tenir compte des infrastructures pédagogiques et sociales. A la suite de cette situation, le Saes avait demandé un audit du processus d'orientation des bacheliers ainsi que le respect des textes et règlements en vigueur, en particulier le décret cadre 2016-1805 ;

- L'achèvement des chantiers en cours dans les universités : certes il y a eu quelques avancées mais la question demeure toujours et plombe l'envol des universités qui sont toujours confrontées à des emplois de temps surréalistes pour arriver à juguler ces manques d'infrastructures et de ressources humaines. Donc la livraison de ces infrastructures est primordiale pour les enseignants.

- La valorisation des conditions de la recherche : le Saes réitère sa position pour une véritable politique de recherche dans notre pays et en Afrique. Le Saes veut que les recherches soient arrimées à l'union africaine.