NETTALI.COM- « La ville de Dakar n’a pas sa raison d’être». C’est l’avis de Oumar Guèye. Le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l'Aménagement des territoires, invité de l’émission « Jury du dimanche », a également expliqué les raisons des nombreux reports des élections locales. Toutefois, il est démenti par Babacar Thioye Ba, directeur de cabinet du maire de Dakar.

Si cela ne tenait qu’à Oumar Guèye, la ville de Dakar aurait un autre statut. En fait, de l’avis du ministre  des Collectivités territoriales, du Développement et de l'Aménagement des Territoires, une entité ne peut être en même temps une commune ou un département. «C’est hybride. Aujourd’hui, nous devons nous conformer au Code général des collectivités territoriales. C’est-à-dire, l’existence de deux entités que sont le département et la commune », a expliqué le ministre sur Iradio.

Selon lui, ce sont des anomalies, des incohérences qu’il faudrait corriger avant d’aller aux élections locales. « Il ne pourrait pas y avoir de suppression ou de fusion de communes. Mais il faudrait des corrections nécessaires sur certains découpages administratifs. La ville de Dakar n’a pas sa raison d’être. La situation de Dakar est hybride. Logiquement, si l’on s’en tient au code général des collectivités territoriales, il y aura un département à Dakar et ses 19 communes », soutient-il.

Cependant, le directeur de cabinet adjoint du maire de Dakar, Babacar Thioye Bâ, qualifie cette sortie d’énormité. « Dire que le Code général des collectivités territoriales ne prévoit que le département et la commune comme collectivités territoriales, c’est soit de la mauvaise foi caractérisée, soit une ignorance coupable des dispositions qui régissent la décentralisation dans notre pays’ », avance-t-il. « Dans les deux cas, c’est inexcusable pour un ministre de la République. Je renvoie le ministre Oumar Guèye à ses lectures, notamment au chapitre 5 et aux articles 167 à 187 du CGCT qui traitent de la ville, de la formation de ses organes, de ses compétences, de ses finances et de ses relations avec les communes, et au décret n°2014-830 du 30 juin 2014 portant création des villes de Dakar, Pikine, Guédiawaye, Rufisque et Thiès’ », souligne-t-il.

Ainsi, estime-t-il, « il ne faut pas se cacher derrière de fausses justifications et des arguments sans fondement textuel pour préparer et manipuler l’opinion à un recul démocratique et à une régression de notre politique de décentralisation. C’est de la désinformation pour justifier des manœuvres politiciennes, une nouvelle manipulation des textes sur la décentralisation et un déni de démocratie’ ».