NETTALI.COM  - Récemment nommé ministre dans le gouvernement de Macky Sall, Oumar Sarr soutient n'avoir jamais été inquiété par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei). Mensonges! Cette déclaration est totalement contredite par les faits.

"Je n'ai jamais été inquiété par la Crei." Cette déclaration que le nouveau ministre des Mines a osé servir aux journalistes. Oumar Sarr, ancien coordonnateur national du Parti démocratique sénégalais (Pds), répond ainsi aux critiques qui l'accusent de faire partie des "délinquants" du régime libéral recyclés par le Président Macky Sall qui leur reproche de s'être enrichis sur le dos du contribuable sénégalais. Seulement, cette déclaration d'Oumar Sarr est totalement infondée. Puisqu'il faisait bel et bien partie d'une liste d'une vingtaine de dignitaires de l'ancien régime contre qui le procureur spécial de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei) avait engagé des poursuites. Le parquet spécial de la Crei avait même demandé et obtenu la levée de l'immunité parlementaire du député Oumar Sarr. C'était en décembre 2013.

Mieux, dans une lettre adressée à l'Assemblée nationale, le procureur spécial expliquait les raisons pour lesquelles il voulait la levée de l'immunité des députés comme Oumar Sarr, Abdoulaye Baldé, Ousmane Ngom... "Ayant reçu l’information selon laquelle les honorables députés Oumar Sarr et Abdoulaye Baldé auraient profité de leurs fonctions gouvernementales passées pour s’enrichir de façon illicite, j’ai instruit le Commandant de la Section de Recherches de la Gendarmerie Nationale, suivant lettres n°s 0002 et 0003 en date des 08 et 15 octobre 2012, aux fins d’ouvrir une enquête pour élucider ces faits. Cette enquête a démarré depuis lors. Mais les enquêteurs éprouvent d’énormes difficultés pour auditionner les mis en cause en raison de leur qualité de députés et de l’ouverture de la présente session parlementaire. C’est pourquoi, conformément aux dispositions de l’article 52 du Règlement intérieur de votre auguste Assemblée, je vous prie de bien vouloir faire procéder à la levée de l’immunité parlementaire de ces honorables députés afin de permettre à l’enquête en cours de se dérouler normalement", avait écrit, noir sur blanc, le procureur spécial de la Crei.

"C'est Macky Sall qui doit être poursuivi, pas moi"

En fait, la Crei voulait poursuivre Oumar Sarr dans le cadre du financement des logements du "Plan Jaxaay" destinés aux sinistrés des inondations. Programme qu'il avait géré en sa qualité de ministre de l'Urbanisme. Certains de ses proches comme Aïda Diongue et Abdou Aziz Diop avaient même été arrêtés et envoyés en prison.

Sur les ondes de la Rfm, le 23 décembre 2018, Oumar Sarr accusait Macky Sall d'être mouillé dans cette affaire que d'aucuns qualifiaient de scandale. "C'est Macky Sall, en tant que Premier ministre, qui a signé tous les marchés du "Plan Jaxaay", donc si on doit poursuivre quelqu'un, ça doit être lui, pas moi", a dit celui qui siège aujourd'hui au Conseil des ministres, aux côtés du Président Sall.

Mieux, dans le cadre de ces mêmes poursuites, le tout nouveau ministre de Macky Sall avait été interdit de sortie du territoire national par le pouvoir du même... Macky Sall. D'ailleurs, il avait nargué les forces de sécurité en se rendant en Mauritanie à bord d'une pirogue avant de revenir par les airs. "J'étais parti suivre un film", disait-il pour se moquer de "Macky Sall et de sa police".