NETTALI.COM  - La polémique sur le statut de chef de l'opposition risque d'envenimer les relations entre partis membres du Front de résistance nationale (Frn). Pointé du doigt, Pastef-Les Patriotes a tenu à mettre les points sur les  "i".

Ousmane Sonko et son parti s'opposerait à une décision qu'aurait prise un groupe de leaders de l'opposition faisant d'Idrissa Seck leur choix pour occuper le fauteuil de chef de l'opposition. Après Moctar Sourang, coordonnateur du Front de résistance nationale (Frn), qui a précisé qu'il n'y a pas encore de position de l'opposition sur cette question, c'est au tour de Pastef de sortir de son silence. Dans un communiqué, le parti d'Ousmane Sonko a tenu à faire quelques précisions.

"Suite à la réunion du Front de résistance nationale tenue hier dimanche 30 août 2020 au siège de Bokk Gis-Gis, il est apparu aujourd’hui (ce lundi, ndlr) dans la presse des informations totalement contradictoires avec les conclusions de ladite réunion. C’est le cas notamment sur le point relatif au statut de l’opposition et à celui de la désignation de son chef", rappelle le communiqué de Pastef. Avant de poursuivre :  "Sur ce point, certains médias, en s’appuyant sur des sources de mauvaise foi, ont publié des informations contraires aux positions défendues par nos plénipotentiaires présents mais également en déphasage avec le contenu du compte rendu qui nous a été envoyé par courriel par le coordonnateur du front qui a présidé la rencontre." A en croire Ousmane Sonko et compagnie, "aucun vote n’ayant eu lieu, aucune position d’aucun parti n’ayant été révélée durant toute la réunion, les motivations de ceux qui ont informé cette presse sont révélatrices d’un comportement d’une certaine opposition accusée d’entretenir des relations coupables avec le pouvoir". "Il convient toutefois de préciser, à l’endroit de l’opinion publique, que la décision qui a été retenue hier et qui a été acceptée par tous les participants à la réunion a été celle de défendre au niveau de la commission sur le dialogue politique que, sur ce point, l’opposition n’a pas de position précise", souligne le texte.

Pastef-Les Patriotes rappelle qu'en décidant de répondre aux concertations politiques, dans le cadre du Front de résistance nationale, il n’a jamais été dans une logique de défendre des positions personnelles. "A ce jour, toutes les positions que nous avons défendues dans ce cadre ne poursuivent qu’un seul objectif : doter notre pays d’un système politique qui lui permet d’organiser des élections libres et transparentes. À aucun moment, il n’a été question pour Pastef-Les Patriotes de défendre des positions dans lesquelles il espère un gain autre que celui qu’il pourrait obtenir du peuple", lit-on sur le communiqué. D'ailleurs, pour les patriotes, une discussion autour de la désignation du chef de l’opposition constitue un point introduit par le pouvoir, dans le seul but de diviser l'opposition. Non sans préciser : "Notre parti n’est nullement intéressé par la position de chef de file de l’opposition et n’a jamais été en discussion ou en négociation avec une quelconque frange de l’opposition (encore moins du pouvoir) sur cette question." "Loin des préoccupations du peuple, cette mesure n’a aucune importance pour les Sénégalais et ne doit pas être une priorité pour la classe politique", soutient l'instance dirigeante du parti de Sonko.

Toutefois, puisqu'elle est inscrite dans l'ordre du jour de la commission et est inscrite dans la Constitution depuis le référendum de 2016 sans qu'aucune loi n'ait été adoptée depuis pour son application effective, Pastef suggère, "comme il est de coutume dans la majorité des démocraties où elle est appliquée", que la désignation du chef de l’opposition se fasse à partir de l’échelon législatif. "Cette option se justifie par le fait que le chef de file de l’opposition dans les systèmes politiques où il est consacré, porte la voix de l’opposition sur des questions d’intérêt national. Ainsi, nous estimons que la représentativité de l’Assemblée Nationale est celle qui reflète le mieux les dynamiques en cours dans notre pays et à ce titre, elle constitue le lieu par excellence des débats, compromis, accords et désaccords entre gouvernement et opposition, notamment au moment du vote des lois", assument Ousmane Sonko et compagnie.