NETTALI.COM - L’affectation de Ngor Diop comme conseiller à la Cour d’appel de Thiès, risque d’être la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Après avoir annoncé, dernièrement, un recours devant la Cour suprême, l’UMS compte commettre un pool d’avocats pour défendre son membre, ancien Président du tribunal d’instance de Podor.

La pilule de l’affectation du magistrat Ngor Diop, par le biais des fameuses consultations à domicile, ne passe toujours pas. A en croire certaines sources, d’intenses tractations sont en cours pour réfléchir sur la meilleure stratégie à adopter pour que plus jamais pareils actes ne se reproduisent. Après avoir annoncé une action devant la Chambre administrative de la Cour suprême, l’Union des magistrats sénégalais (UMS) envisage de commettre un pool d’avocats pour la défense de son membre.

C’est que l’UMS croyait définitivement tournée la page de ces procédures au rabais pour régler leurs comptes à des magistrats dont le seul tort a été d’appliquer le droit dans toute sa rigueur. “Cette affectation de Ngor Diop ne repose sur rien du tout. Ce dernier est simplement coupable d’avoir jugé et condamné, conformément à la loi et à son serment, un dignitaire religieux. C’est inadmissible, ce qui se passe dans ce pays’’, confie un magistrat très courroucé, non sans demander à l’UMS de ne pas lâcher du lest.

En fait, dans cette affaire, ledit marabout avait l’habitude de laisser ses animaux divaguer dans les champs d’autrui. Cette fois, des groupements de femmes ont saisi le tribunal d’instance de Podor présidé par M. Diop pour l’application stricte de la loi. Très à cheval sur les textes, le président du tribunal d’instance (juge unique dans cette juridiction), n’a pas hésité à placer sous mandat de dépôt le dignitaire, malgré les nombreuses injonctions de la hiérarchie. Jugé, le prévenu va écoper d’une peine de sursis.

Mais pour l’Exécutif, c’en était déjà trop. Dans la foulée, une proposition d’affectation à la Cour d’appel de Thiès comme conseiller a été enclenchée et actée par l’instance dirigeante de la magistrature au Sénégal, à travers la procédure des consultations à domicile. Ce qui lui a valu cette sanction qualifiée de “honteuse’’ par notre interlocuteur.

Il faut savoir que cette décision annoncée par l’UMS est une première dans l’histoire de l’organisation. Si, par le passé, des magistrats, à titre individuel, ont eu à s’attaquer à des décrets d’affectation, l’UMS, elle, n’a jamais porté de tels combats. Une bataille juridique qui s’annonce épique devant la haute juridiction.

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