NETTALI.COM - Le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) dénonce une tentative de décrédibilisation du journaliste Bacary Cissé du journal “Record’’, mise en œuvre par la Fédération sénégalaise de football (FSF).

Tout est parti d’un article intitulé "Le Comité exécutif dans tous ses états", publié le 15 juillet. De façon récurrente, et par large diffusion, la Fédération sénégalaise de football a, au courant de la semaine écoulée, saisi par communiqués de presse les médias, pour se plaindre d'un article publié par le journal “Record’’ et signé par le journaliste Bacary Cissé. Par ce fait, la FSF a cherché à pousser les médias à prendre part à une entreprise de décrédibilisation du sieur Bacary Cissé, pour qui il n'est connu, jusqu'à ce jour, aucune condamnation, ni par l'organe d'autorégulation ni par les tribunaux suite à son travail de journaliste.

Le Synpics apprécie, à sa juste valeur, le refus, par l'écrasante majorité des médias saisis, de se faire écho de ce "démenti" de la fédération de football, ponctué d'une menace de saisine des juridictions compétentes, explique son secrétaire général. Par ailleurs, l’organisation rappelle à la fédération que la pratique journalistique est régie par certaines règles.

Ainsi, selon les dispositions légales et réglementaires en vigueur, toute personne qui considère une information fausse ou diffamatoire peut produire un démenti ou un droit de réponse adressé uniquement au support qui a diffusé l'information en question. Et ce, dans un délai maximum de 48 heures. Par ailleurs, le support a l'obligation, dans les mêmes formes de parution de l'article incriminé, de procéder à la publication du droit de réponse. L’intéressé peut également saisir le Comité d’observation des règles d’éthique et de déontologie et les tribunaux compétents en la matière.

Selon Bamba Kassé et Cie, “en diffusant deux communiqués de presse, le premier pour tenter de décrédibiliser un journaliste, le second pour informer d'une procédure de sommation interpellatrice, la FSF a outrepassé ses droits. Mieux, ces deux actes en question peuvent être constitutifs d'une diffamation à l'encontre de messieurs Cissé et Mbengue (directeur de publication) en ce sens que l'information issue de ces communiqués les présente à l'opinion sous des dehors négatifs pouvant porter atteinte à leur honneur. La FSF ne saurait répondre à une diffamation présumée par une diffamation consacrée. Les personnes morales dépositaires d'une mission de service public, sous réserve de préserver leur image et leur crédibilité, doivent, elles aussi, s'abstenir de toute tentative de musellement de la presse par ses menaces de poursuites judiciaires intempestives’’.

En outre, le Synpics encourage les médias à respecter les règles de collecte, de recoupement, de traitement et de diffusion d’une information crédible et équilibrée.

ENQUETE