NETTALI.COM  - Le Président Macky Sall a instruit la commission de discipline de son parti de se pencher sur le cas Moustapha Cissé Lô. Et il est à parier qu'on s'achemine vers une nouvelle exclusion après celle de Moustapha Diakhaté. En réalité, c'est l'autorité ou le manque d'autorité du chef de l'Apr qui est encore en question.

"Je dis souvent à mes compagnons politiques que la force d'un compagnonnage, c'est de se dire la vérité quand nous sommes seuls et se respecter quand nous sommes en public. Le linge sale se lave en famille. Je leur dis aussi de s'entre-aider." C'est la réponse que le Président Macky Sall avait servie au journaliste Moustapha Diop de Walf Tv qui l'avait interpellé sur les disputes entre Moustapha Cissé Lô, Yaxam Mbaye et Farba Ngom. C'était le 31 décembre 2019.  Des propos qui traduisent une réelle impuissance du chef de l'Alliance pour la république  (Apr) à imposer son autorité sur ses troupes. Macky Sall est pratiquement obligé de quémander plus de retenue de la part de ses franc-tireurs qui investissent les médias pour s'envoyer des insultes.

Sept mois après, le même débat resurgit sur la place publique. Des enregistrements audios de Moustapha Cissé Lô font subitement leur apparition sur les réseaux sociaux. Sans que personne ne puisse déterminer de manière exacte à quand remontent les insultes proférées vraisemblablement au cours d'un entretien téléphonique ou via Whatsapp. Les audios sont-ils actuels? Tout ce qu'on sait, c'est qu'ils apparaissent au lendemain d'un entretien accordé à Seneweb par le député Farba Ngom. Entretien au cours duquel le "griot" du Président Macky Sall  dit détenir des enregistrements injurieux de son "ami" Cissé Lô. Des enregistrements qui vont finalement se retrouver sur la place publique avec un subtil montage où on n'entend que le tonitruant député et ses insultes. Alors sans se poser de questions, le chef de l'Apr instruit sa commission de discipline. "Le président de l’Alliance pour la république publique, a instruit la Commission de discipline de l’Alliance pour la république de se réunir dans les plus brefs délais, aux fins de statuer sur les mesures à prendre à l’endroit de ce camarade qui déshonore le parti et écorne l’image du Sénégal en Afrique, voire dans le monde entier", nous apprend un communiqué signé par Seydou Gueye.

En activant si rapidement la commission de discipline de son parti, Macky Sall veut en fait montrer qu'il garde une certaine autorité sur ses troupes. Pourtant, force est de constater que c'est loin d'être le cas. D'autant qu'il va lui falloir couper d'autres têtes, notamment celles de ceux qui ont balancé les audios insultants sur les réseaux sociaux. Au moins s'il veut se montrer juste avec ses franc-tireurs. Autrement, l'autorité du chef de l'Apr sera remise en cause au fur et à mesure que l'on s'approchera de l'échéance de 2024. Surtout s'il décide de respecter sa parole et de ne pas se présenter à la prochaine présidentielle. Macky Sall en est d'autant plus conscient qu'il avait préféré répondre par un "ni oui ni non" au journaliste Babacar Fall de la Rfm qui l'avait interpellé, le 31 décembre dernier, sur la question du troisième mandat.