NETTALI.COM- Ousmane Sonko porte une suspicion sur la décision du chef de l’Etat d’accorder une remise de la dette fiscale partielle à certaines entreprises qui seront affectées par la crise du Coronavirus.

Lundi, le président de la République a annoncé que des mesures fiscales générales et spécifiques seront prises en soutien aux entreprises. Il s’agit notamment d’une remise partielle de la dette fiscale constatée au 31 décembre 2019 due par les entreprises et les particuliers, pour un montant global de 200 milliards F Cfa.

Cette mesure n’agrée pas Ousmane Sonko. Le leader de Pastef l’a fait savoir à sa sortie d’audience avec le Président Macky Sall.  « Je ne suis pas d’accord avec les mesures fiscales.  Les mesures d’annulation de dette fiscale, surtout quand c’est fait de manière généralisée, ne sont jamais de bonnes mesures. Vous ne pouvez pas mettre dans le même panier, ceux qui ont carrément commis des crimes fiscaux, notamment collecté de la TVA et ne pas la verser ou collecter de l’impôt sur les salaires et ne pas les verser, avec ceux qui, peut-être, ont commis des erreurs de bonne foi », a soutenu le député.

A son avis, il serait plus pertinent de demander un moratoire, de repousser ces paiements d’impôt plutôt que de procéder à l’annulation d’une dette. « Ce sont des problématiques que nous avons posées », renseigne le leader de Pastef, qui juge que « les 50 milliards alloués sont assez peu » et qu’il faut envisager mettre un plus.

Par ailleurs, Ousmane Sonko s’inquiète du sort des salariés. « Nous n’avons entendu des mesures pour les salariés. On a prononcé une mesure de confinement. Il faut envisager des mesures pour les accompagner », dit-il.

Ousmane Sonko : « Le Coronavirus n’épargne ni Président, ni premier ministre, ni chauffeur de taxi »

Auparavant, il a avertit : « Nous sommes venus répondre parce que nous considérons que les moments que nous vivons sont graves et qu’ils doivent rappeler à chacun de nous le sens de la responsabilité et du dépassement par rapport aux convictions que chacun d’entre nous peut avoir. L’Etat a la prérogative et la priorité de la gestion de cette crise mais c’est une crise qui interpelle tous les citoyens sénégalais ».

Et de poursuivre : « Notre présence ici suffit à démontrer que l’heure est grave. Nous lançons un appel aux Sénégalais à rester vigilants et à respecter strictement les consignes qui ont été données. Il s’agit de sauver des vies. Ce n’est pas un jeu. Ce sont des milliers de morts que l’on voit et il n’épargne personne, ni ministre ni premier ministre, ni chauffeur de taxi. Tout le monde est exposé ».