NETTALI.COM – Les avocats de Karim Wade savourent ce qu’ils qualifient de «nouvel échec» de l’Etat du Sénégal dans «sa tentative acharnée pour s’emparer des biens» de leur client. Dans un communiqué, Me Ciré Clédor Ly et compagnie soutiennent que c’est la dixième fois que l’Etat perd dans une procédure contre l’ancien ministre de la Coopération internationale.

«Pour la troisième fois, la justice de Monaco a refusé d’exécuter l’arrêt de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) du 23 mars 2015 qui a prononcé la condamnation de M. Karim Wade. Le pouvoir politique sénégalais a de nouveau échoué dans sa tentative acharnée pour s’emparer des biens de M. Karim Wade et d’autres personnes condamnées en violation de la Constitution, des traités et conventions internationales de protection des droits de l’homme et des principes fondamentaux du droit», lit-on dans un communiqué rendu public ce mercredi par le collectif des avocats de Wade-fils. A en croire Mes Ciré Clédor Ly, Demba Ciré Bathily, Seydou Diagne et compagnie, il s’agit là du dixième revers de l’Etat du Sénégal «dans une procédure internationale contre M. Karim Wade». «Toutes les juridictions internationales ont débouté systématiquement l’État du Sénégal et donné raison à M. Karim Wade dans son procès contre la Crei», ajoutent-ils. Avant de rappeler : «Le 20 février 2020, le tribunal de première instance de Monaco a rejeté la demande présentée par l’État du Sénégal pour obtenir l’exécution («l’exequatur») de l’arrêt de la Crei qui avait accordé à l’État du Sénégal des dommages et intérêts d’un montant faramineux de 10.000.000.000 francs Cfa (environ 15 millions d’euros)», Selon eux, le tribunal de Monaco a, entre autres, affirmé que «la composition de la Cour était entachée d’une grave irrégularité», que «la procédure suivie devant cette juridiction d’exception avait violé les droits de la défense et le principe de l’égalité des armes entre l’accusation et la défense», que «le niveau particulièrement élevé des dommages et intérêts, sans proportion avec le préjudice allégué par l’État, se heurtait à l’ordre public international» et que «Karim Wade s’était vu artificiellement attribuer la propriété de biens appartenant en réalité à d’autres personnes».

Pour les avocats de Karim Wade, c’est donc «un nouveau et grave désaveu pour le pouvoir politique sénégalais qui a subi des échecs retentissants dans toutes les procédures menées hors du Sénégal». Ils citent notamment la plainte déposée à Paris par les autorités sénégalaises contre Karim Wade et qui a été classée sans suite en l’absence de toute infraction caractérisée, la procédure judiciaire conduite au Sénégal a été condamnée par la Cour de justice de la Cedeao… Suffisant pour conclure : «La vérité est connue de tous : une machination de grande ampleur a été orchestrée pour priver M. Karim Wade d’exercer pleinement ses droits civiques et politiques et notamment d’être candidat à l’élection présidentielle. Les condamnations prononcées contre le pouvoir politique sénégalais par les juridictions étrangères et les institutions internationales renforcent M. Wade dans sa détermination à lutter contre l’arbitraire, les violations de l’État de droit et des libertés publiques, les atteintes au libre exercice de la démocratie