NETTALI.COM- Si nous voulons avoir une égalité parfaite entre hommes et femmes surtout au niveau parlementaire, nous devons avoir des binômes. C’est la conviction de Fatou Sow Sarr, invitée de l’émission « Jury du dimanche » de iRadio.    

 Selon la directrice du laboratoire genre de l’Ifan, « on doit dépasser la parité pour arriver au binôme ». Pour argumenter ses propos, Fatou Sow Sarr a convoqué l’histoire du Walo. « Dans le Walo, chaque pouvoir masculin avait son pendant féminin. Chaque Barack avait une Linguère élue », renseigne-t-elle.

Cependant, se désole-t-elle, « avec la parité quand les listes sont impaires, c’est toujours des hommes qui vont à la tête. Mais quand on aura un binôme, un poste de député ne sera jamais un poste unique ».

Ainsi selon l’argumentaire de la sociologue, « avec l’instauration du binôme, nous arriverons à l’égalité parfaite entre les hommes et les femmes sur ces questions ».

Au sujet de la loi sur la parité votée en 2010, elle reconnaît que des avancées remarquables ont été réalisées dans ce pays sur le long terme. «En 1960, il n’y avait que 3% de femmes alphabétisées. Aujourd’hui, nous sommes satisfaits parce que nous en sommes à 46% », se réjouit-elle.

Toutefois, elle renseigne que c’est sur la question politique que le bât blesse. « Chaque semaine nous notons les relevés du Conseil des ministres. C’est là où l’on a la haute administration et le président Macky Sall doit faire des efforts. Ce n’est pas normal qu’on tourne autour de 14% dans la haute administration. C’est extrêmement faible. C’est anormal d’autant plus qu’on a suffisamment de femmes compétentes », assène la militante de la cause féminine.

Au-delà de l’administration, elle estime que les femmes ont le droit de se battre pour être présidente de la République. « Si la femme a le meilleur profil pour être chef de l’Etat, qu’elle prenne la présidence de la République. Je pense que diriger un pays, c’est le meilleur profil pour l’intérêt de tous les Sénégalais. Ce ne sera pas une question d’homme ou de femme », plaide Fatou Sow Sarr.