NETTALI.COM - Le Sénégal veut se prémunir du coronavirus qui sévit dans plusieurs parties du monde. Pour parer à toutes les éventualités,  les autorités sanitaires ont décidé de durcir les contrôles aux frontières, surtout à l’Aéroport International  Blaise Diagne de Diass.

La vitesse à laquelle le Coronavirus se répand à travers le monde, surtout en Italie où il y a une forte communauté sénégalaise, préoccupe grandement les autorités sanitaires. C'est pourquoi, en plus de l'installation d'une cellule de crise au ministère des Affaires étrangères, des mesures sont prises pour durcir le contrôle au niveau des frontières, surtout à l'aéroport international Blaise Diagne.

Les passagers venus des pays touchés par le virus, comme la Chine, l’Italie, Corée du Sud etc. sont soumis à un accueil particulier. «Ces personnes, en plus de passer devant la caméra thermique, sont enregistrées. On leur remet des formulaires du ministère de la Santé dans lesquels on prend un certain nombre d’informations sur la personne en particulier, sa provenance et surtout sa destination au Sénégal avec le numéro de téléphone de la personne elle-même et un numéro de téléphone d’une personne-contact», explique le Dr Bernabé Gning, médecin-chef du contrôle sanitaire aux frontières aériennes.

Selon lui, si le passager séjourne hors de Dakar, la fiche remplie à l’aéroport sera envoyée au ministère de la Santé qui, à son tour, va la renvoyer au médecin-chef régional de la localité de destination du passager. «En fonction de l’adresse de la personne, ajoute le Dr Bernabé Gning, le médecin-chef régional lui affecte un agent de santé qui va le suivre pendant 14 jours pour voir s’il y a apparition de fièvre ou autre signe pouvant faire suspecter l’infection au Coronavirus», informe-t-il.

Surveillance accrue

Si au bout des 14 jours, la personne ne présente pas de symptômes annonciateurs, la surveillance s’arrête nette. «Mais si durant cette période, la personne présente des signes d’infection, elle sera immédiatement transférée dans une structure de santé. La personne ne sera plus autorisée à rester à son domicile ou son hôtel. Elle sera immédiatement mise en isolement dans une structure de Santé et sera surveillée par le personnel de santé pendant la période normale. Et si la personne fait des signes en plus de cet isolement, on lui fait des prélèvements à apporter à l’institut Pasteur qui est le laboratoire agréé pour faire le diagnostic du Coronavirus», explique toujours Dr Gning.

Une mesure qui est encore de rigueur. «Grâce à l’appui de la police de l’aéroport, tous les passagers sont canalisés pour passer devant les caméras thermiques qui servent à détecter la fièvre, confirme Dr Bernabé Gning. Le dispositif de contrôle est mis en place au niveau de toutes les portes de l’aéroport. De ce fait, quand les passagers entrent dans l’aéroport, quelle que soit la porte par laquelle ils sont entrés, les policiers les canalisent et ils passent par le champ d’action des caméras thermiques.» Ce système de contrôle permet aux autorités sanitaires sur place de détecter au besoin un passager suspect. Le travail se fait de manière discrète. Les passagers ne sont même pas censés savoir qu’ils sont soumis à un contrôle. «Cette mesure nous permet de ratisser large pour ne laisser passer aucun passager sans contrôle. Comme les caméras thermiques ont un champ assez large, plusieurs personnes peuvent passer en même temps et ne se rendent même pas compte qu’elles sont en train d’être diagnostiquées», fait savoir le médecin-chef du contrôle sanitaire aux frontières aériennes.

Salle aménagée pour les éventuels porteurs du virus

En cas de suspicions, une salle équipée a été aménagée à l’aéroport pour accueillir les éventuels porteurs du virus. «Tant que tous les passagers passent devant les caméras thermiques, c’est une excellente chose pour nous. Du point de vue technique, s’il y avait aujourd’hui, un cas suspect à l’aéroport, nous avons les moyens de le mettre à l’isolement dans des conditions sûres. En appoint, le ministère de la Santé a mis en place un dispositif qui permet d’envoyer une ambulance spéciale depuis Dakar pour venir chercher la personne malade et la transporter dans l’un des quatre hôpitaux (Le Dantec, Idrissa Pouye de Grand-Yoff et le Chu de Fann), désignés pour la prise en charge, à Dakar,  des personnes infectées.»