NETTALI.COM - Jean-François Meyer, conseil du président gabonais durant près de vingt ans, est poursuivi pour « complicité de blanchiment de détournements de fonds publics et de corruption ». Cette robe noire, qui a défendu Karim Wade, est également l’avocat de l’Etat du Sénégal dans l’affaire Arcelor Mittal.

« Un temps avocat de l’Etat du Sénégal, de celui du Tchad et du Mali, il a aussi facilité l’achat d’un avion et d’œuvres d’art pour l’actuel vice-président de Guinée équatoriale, Teodorin Obiang, premier condamné dans l’affaire dite des « biens mal acquis ». Mais c’est en tant que conseil, durant dix-neuf ans, de l’ancien président gabonais (1967-2009), Omar Bongo, défunt pilier de la « Françafrique », que Me Meyer a outrepassé ses fonctions, selon les enquêteurs français », nous informe Le Monde, ce lundi.

« Dans ce dossier tentaculaire, l’avocat de 63 ans est le dernier « facilitateur » à avoir été mis en examen le 22 janvier pour « complicité de blanchiment de tout crime et délit (notamment des délits de détournements de fonds publics et de corruption) » et « recel de détournement de fonds publics et recel de corruption », selon les informations du Monde », poursuit la même source ; ajoutant : « Pour le compte de la famille Bongo, l’avocat est soupçonné d’avoir facilité des acquisitions de biens immobiliers parisiens fastueux et d’avoir opacifié des fonds probablement publics. Pour ce faire, Me Meyer mettait au service de son client son compte bancaire professionnel à la BNP Paribas qui fut crédité, entre janvier 2006 et novembre 2007, de près de 7 millions d’euros par l’Etat gabonais".

Selon la cellule de renseignement financier, Tracfin, au moins 2,3 millions d’euros de dépenses effectuées depuis ce compte n’ont aucune justification professionnelle. « Le fait que l’ensemble de ces sommes transite par le compte professionnel de Me Meyer semble singulier », notent les limiers de Tracfin.

Me Meyer apparaît comme un pourvoyeur de services financiers jouant même le « banquier » informel, selon les enquêteurs.

Dans une publication parue en août 2014,  ‘’La lettre du Continent’’ informait qu’après le décès de Oumar Bongo, Me François Meyer avait rejoint à la dernière minute le pool d’une quinzaine d’avocats défendant les intérêts du Sénégal dans le procès contre Karim Wade, jugé depuis le 31 juillet devant la CREI. « L’avocat était également entré dans le délicat dossier des négociations entre Dakar et Arcelor Mittal, n’hésitant pas, selon ses confrères sénégalais réunis sur le même dossier, à jouer en solo », précisait le journal.

D’après nos confrères, l’avocat serait à l’origine de l’accord amiable qui a fait beaucoup de bruit, obtenu entre le groupe indien et l’Etat sénégalais alors même que le litige était examiné par le tribunal arbitral de Paris.

Cerise sur le gâteau, outre Macky Sall, François Meyer s’est également rapproché du président malien Ibrahim Boubacar Keïta...