NETTALI. COM - Après l’accélérateur, le scanner simulateur, un des appareils associés au traitement de la radiothérapie, à l'hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye est tombé en panne, depuis août. Il est en attente d’être réparé, l’Etat et les fournisseurs se renvoient la balle, pendant que les malades meurent lentement.

Les malades du cancer qui font la radiothérapie à l’hôpital Dalal Jam de Guédiawaye sont dans le désarroi.
Depuis maintenant cinq mois, le scanner simulateur est en panne. Les patients ne savent plus quoi faire.

Selon des sources contactées par EnQuête, cette panne est due à une absence de contrat de maintenance. “Le contrat de maintenance coûte 200 millions pour chaque machine et par an. C’est l’Etat, à priori, qui devrait le prendre en charge, parce que l’hôpital ne peut pas supporter ce coût. Le problème reste entier entre l’Etat et les concessionnaires. On ne sait pas ce qui passe réellement’’, confient les sources du journal.

Selon elles, le problème qui se pose aujourd’hui est très grave. Quand on installait ce scanner, informe-t-on, l’hôpital n’avait pas pris toutes les garanties pour savoir qui devrait être responsable, en cas de panne. C’est ce qui justifie, le retard dans la réparation. “C’est un tube qui est tombé en panne, en début août. Depuis ce mois, ils ont arrêté de prendre de nouveaux patients ’’.

Environ 150 malades en attente

La liste d’attente serait d’environ 150 malades. Selon toujours les mêmes sources, il y aurait même des morts. “La semaine dernière, des patients qu’on a appelés pour qu’ils se préparent à aller faire leur scanner dans d’autres structures, ont été déclarés morts. Tous les malades ne sont pas au même stade. Ceux dont la maladie est très avancée, ne peuvent pas attendre des jours de plus. C’est vraiment écœurant qu’on en arrive à ce stade’’, dénonce-t-on.

En outre, l'on informe que pour faire le scanner, l’hôpital demande à ceux qui ne peuvent pas attendre d’aller au Centre international de cancérologie pour payer 85 000 F encore. “C’est un prix forfait. Aucun patient ne peut le supporter. On paie deux fois pour un même service. Alors que c’est l’hôpital qui devrait endosser toutes ces factures à la place des patients. C’est injuste ’’, fustigent les personnes contactées.

Par ailleurs, d’autres soulignent que ces pannes répétitives sont dues au faut que l’hôpital n’est pas habilité à recevoir ces appareils de radiothérapie. Que seul Le Dantec répond aux normes requises pour réceptionner une radiothérapie.

“Nous l’avions souligné au gouvernement et au ministre d’alors, Awa Marie Coll Seck. Mais ils se sont obstinés, pour des raisons politiciennes, à installer des machines de radiothérapie à Dalal Jamm. Voilà les conséquences’’, regrettent les personnes interrogées. Qui soutiennent d’ailleurs que les malades doivent se préparer en conséquence, car les pannes vont se multiplier. “La position géographique de l’hôpital, sa tension d’électricité et son environnement ne permettent pas qu’on y installe des machines d’une telle lourdeur. C’est ce qui explique tous ces problèmes’’, argue-t-on.

Les explications du directeur de l'hôpital

Interpellé sur la panne, le Directeur de l'hôpital a fait état de lourdeurs administratives. D'après Moussa Same Daff, l'État du Sénégal a déjà acheté le tube en panne, auprès d'une entreprise basée en Autriche. A l'en croire, celle-ci a mis du temps pour faire le diagnostic, pour leur contre-expertise en Allemagne. Par la suite, il y'a eu des lenteurs au niveau de la douane.

M. Daffe d'ajouter : " Malheureusement, l’entreprise qui représente la société, en l’occurrence Certec, n’a pas pu installer le tube, parce qu’elle aurait reçu de la part de Vamed, l’ordre de ne pas procéder à l’installation".

Avant de poursuivre : " Trois semaines après, ils ont écrit pour nous signifier la présence du tube, mais qu’il y a des paiements en suspens que l’Etat reste leur devoir au titre de ce marché. Ce n’est pas un problème pour l’Etat de payer. Mais les finances publiques obéissent aussi à des procédures".