NETTALI. COM- De la tribune de l'émission Jury du dimanche sur I-radio, l'expert en communication politique, Momar Thiam, a invité le patron de Rewmi à sortir de son mutisme. Pour Khalifa Sall, il estime que son grand chantier c'est la reconquête du Parti socialiste. En revanche concernant Ousmane Sonko, l'ancien conseiller en communication de Wade estime que l'affaire des 94 milliards pourrait lui être préjudiciable.

Selon Momar Thiam, Idrissa Seck est un homme politique brillant parce qu’en termes de communication politique, il fait partie des meilleurs. "Vous avez beau être contre lui, il ne vous lasse pas indifférent quand il parle. Il a cette faculté d’amener son auditoire à l’écouter. Je ne suis pas toujours d’accord quand les gens s’inquiètent du silence de Idrissa Seck parce qu’en communication, le silence est aussi un message. Idrissa Seck sait qu’en communication, il faut prendre le temps de l’observation, de l’analyse et du diagnostic. Il est dans ce registre. Raison pour laquelle quand il doit venir parler, il est écouté", a-t-il soutenu.

 

Toutefois, il pense que le patron du parti Rewmi doit sortir de son mutisme. "Il est dans l’obligation de rompre le silence avec tout ce qui se passe actuellement autour de ces retrouvailles. Il a tout intérêt à reprendre l’initiative tout seul. J’estime qu’il en a assez fait avec les références islamiques, la lecture du Coran. L’histoire de « Baka et Maka » a été préjudiciable à son image et à son existence même politique. A un moment donné, il a su encaisser le coup et revenir à la Présidentielle. Je pense qu’il a appris de tout cela et à mon sens, il sera dans un autre registre quand il va s’exprimer. Il sera beaucoup plus dans la proposition", cet homme de l’art.

Le premier chantier de Khalifa Sall 

 Abordant le cas de Khalifa Ababacar Sall, l'expert en communication estime que c'est à l'ex maire de Dakar de dessiner son avenir politique. "Son avenir politique dépend de ce que sera son statut, demain, si toutefois toutes ces condamnations n’envahissent pas son éligibilité. S’il retrouve ses pleins droits, il pourra jouer son rôle et pas des moindres", soutient M. Thiam, avant de poursuivre: " En homme politique averti, je ne serais pas étonné qu’il fasse le nécessaire, si toutefois il veut un avenir politique soudé, d’entamer une démarche de reprise des rênes du Parti socialiste".

En somme, il pense que " son premier chantier qui est gigantesque, c’est de reprendre le Parti socialiste, d’en faire  l’appareil politique qu’il était pour ses ambitions présidentielles. Face à des résistances qui ne vont pas manquer".

 "L'affaire des 94 milliards peut être un obstacle pour Sonko"

S'agissant d'Ousmane Sonko, Momar Thiam est d’avis qu'il est un cas atypique de la politique au Sénégal. "Il est en phase avec une génération qui, jusque-là, était un réceptacle de la chose politique. Il est un peu le porte-étendard de cette jeunesse et il martèle cela à longueur de journée. Il est à cheval entre l’homme politique classique et le technocrate. Il connait très bien les dossiers financiers et les dossiers budgétaires", analyse Momar Thiam.

Et pour lui, forcément, le leader de Pastef devient une équation pour le pouvoir mais l'affaire des 94 milliards pourrait lui être préjudiciable. "Il crie tout haut ce qui se dit tout bas. Cette affaire des 94 milliards peut être un obstacle dans la mesure où, le juge Dème lors de sa dernière sortie dit que Ousmane Sonko s’est trompé dans la démarche. Si l’Assemblée nationale est tenté de voter un projet de loi pour exclure des joutes électorales tout fonctionnaire qui a été radié, cela continue à redynamiser l’image de martyr de Sonko".