NETTALI.COM – Comme Wade qui se joua de la rivalité historique entre Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng pour empêcher le retour du Parti socialiste au pouvoir, Macky  n’hésite pas à dresser le Pds contre Rewmi pour endiguer la concurrence d’une opposition plus que jamais divisée par le choc des ambitions.

Toutes les théories sur l’art de la guerre s’accordent à établir qu’on ne règne mieux qu’en divisant les forces adverses. Dans le cas du Sénégal, cette recette a toujours été expérimentée depuis 1960. Au lendemain de la présidentielle de 1988, Abdou Diouf réussit à désagréger le cadre unitaire regroupant la LD / Mpt, le Pit et le Pds pour fragiliser la mouvance du pape du Sopi, en faisant miroiter à certains acteurs de l’opposition la possibilité d’une entrée au gouvernement de majorité présidentielle élargie (Gmpe). Vers 1993, Wade n’avait que Aj / Pads pour allié dans le cadre de "Bok Sopi Sénégal". Le Pds lui-même finit par intégrer l’attelage, pour la deuxième fois, en 1995. C’est comme cela que les socialistes parvinrent à calmer le jeu politique, malgré les contrecoups néfastes des ajustements structurels. Il a fallu l’avènement du Renouveau démocratique de Djibo Kâ et la naissance de l’Afp en 1999, pour mettre en fragilité le Ps et poser les conditions qui permirent l’alternance démocratique de 2000.

Me Abdoulaye Wade une fois au pouvoir, usa du même stratagème. A la veille de la présentielle de 2007, il promet à certains opposants la vice-présidence contre un report de cette élection-là jusqu’en 2009, pour ne faire qu’un seul mandat. Moustapha Niasse mord à l’hameçon. La Coalition populaire pour l’alternative (Cpa), née sur les cendres du Cadre permanent de concertation (Cpc), vole en éclats et le fait favorise la réélection du fondateur du Pds, qui avait réussi à user Idrissa Seck, entre temps, à travers les fameuses « audiences du midi ».

Assimilant la recette, Macky Sall est en passe de se jouer des rivalités entre les frères ennemis libéraux Karim-Idy pour discréditer ces derniers. Qu’est-ce qu’il fait ? A travers son appel au dialogue politique, il donne l’air de décerner à Idrissa Seck le statut de chef de file de l’opposition et réveille les vieux démons de l’adversité historique entre Rewmi et le Pds. Dès lors que s’installe une crise de confiance entre les deux formations politiques, il promet monts et merveilles aux Wade et rien ne garantit qu’il va respecter l’accord secret qu’il aurait signé avec son prédécesseur. Le silence de « IDY2019 » sur la nébuleuse PETRO-TIM a été une opportunité pour le pouvoir et Macky ne s’en pas servi avec maladresse. Il en a profité pour endiguer la menace de la plate-forme Aar li niu bokk, dans un contexte de morosité économique.

En définitive, se laisse convaincre le Congrès de la renaissance démocratique (Crd) dans un communiqué qui nous est parvenu hier : « Macky Sall ruse pour diviser l’opposition et faire passer la pilule amère de l’ajustement structurel ».