NETTALI.COM – Après 19 ans de compagnonnage avec «Prince Arts», Pape Diouf a rompu avec le label de la famille Ndour. Il explique les raisons qui l’ont poussé à voler avec ses propres ailes.
"J’ai travaillé avec le label Prince Arts pendant 19 longues années. Ils ont énormément contribué à ma carrière aussi bien sur le plan national qu’international. De la même manière, j’ai aussi été d’un apport pour eux. Cependant, après avoir fait ma propre introspection, je me suis rendu compte qu’il était grand temps pour moi de viser plus loin. J’ai l’habitude de prendre exemple sur les ténors de la musique sénégalaise comme Youssou Ndour, Ismaëla Lô ou encore Baba Maal. Ils ont marqué d’une belle empreinte le monde de la musique et il est temps que je leur emboite le pas. Il ne faut pas que leur legs soit vain. Parmi les artistes de ma génération, j’estime faire partie de ceux qui doivent le perpétuer. C’est ce qui explique que, depuis bientôt 3 ans, j’ai beaucoup voyagé en Europe et en Amérique. J’étais à la recherche d’une ouverture pour élargir mon champ musical. A cette époque, mes fans et mes proches m’en ont voulu, car ils me reprochaient le fait de les délaisser. Toutes les semaines, je jouais au minimum 3 à 4 fois et j’ai été obligé de mettre tout cela en stand-by. Mon absence s’est quelque peu fait remarquer", explique le leader de la "génération consciente".
Aujourd’hui, dit-il, cette ambition qu'il a l’a certes fait quitter le label Prince Arts, mais, précise-t-il, son départ s’est fait en de bons termes. "19 ans ce n’est pas rien. J’ai intégré la maison de production par la grande porte et je suis ressorti par la même porte. Lorsque j’ai été assez mature pour prendre la décision de quitter, je suis allé les voir pour leur exposer mon choix. Ibou et Ngoné Ndour l’ont accueilli avec beaucoup de philosophie. Nous avons discuté en privé et nous nous sommes bien entendus. Au final, ils m’ont donné leur bénédiction et souhaité bon vent. J’en ai fait de même. Il était temps que je sorte du nid pour voler de mes propres ailes", relate-t-il.
Il annonce avoir mis en place une nouvelle structure avec un staff pour l’épauler. "La boîte s’appelle PDG (Pape Diouf Groupe). A sa tête, il y a Mactar Diop Soubatel, avec qui j’entretiens d’excellentes relations qui datent d’une quinzaine d’années. Je l’ai connu par l’entremise de Bakane Seck qui fait partie de la «Génération consciente». Il est pour beaucoup dans les plus grandes réalisations de ma carrière, notamment mes spectacles au Zénith en 2013 et Bercy en 2018. Mon prochain album international «Paris Dakar» dont je vous ai présenté le single du même nom, c’est par son entremise que cela a pu se faire. Je lui accorde une grande confiance et ce n’est pas pour rien que je lui ai confié mon Management", révèle-t-il.
Dans le même sillage, il dit avoir nommé un manager chargé de sa communication. "Il s’agit de Badara Gadiaga. Je le considère comme un jeune frère, il a été de tous les combats avec moi. Il a évolué en mon sein, alors que je n’étais même pas ce que suis aujourd’hui. Dans la foulée, Papis Konaté mon grand frère a réintégré la «Génération consciente». Il y a 3 ans de cela, nous avons mis fin à notre collaboration à cause d’un malentendu. Par la grâce de Dieu, nous avons pu faire table rase de tout cela et tout est rentré dans l’ordre. Durant ce laps de temps où il avait quitté, Souleymane Diop avec qui ma relation a dépassé la musique, était aux commandes. Malgré les différentes propositions aussi alléchantes qu’il a reçues, il a choisi de rester avec moi et de me faire profiter de son talent. Lorsqu’il s’est agi de faire revenir Papis Konaté dans le groupe, il a apporté sa pierre à l’édifice. Il a fait de son mieux pour que cela puisse être possible. D’ailleurs, quand cela s’est fait, il a pris la décision de lui laisser les manettes à nouveau avec beaucoup d’humilité. Je renouvelle mon entière confiance à Papis Konaté et je sais qu’avec lui, la «Génération consciente» est entre de bonnes mains, celle d’un expert qui maîtrise son art".
Tous ensemble, promet-il, ils vont travailler pour le rayonnement de la musique sénégalaise et africaine, à l’échelle internationale. "Le premier chantier auquel nous allons nous attaquer, ce sera l’album national qui est prévu pour le 15 décembre. Ce sera le cadeau de fin d’année pour mes fans. Ensuite, nous irons en Chine dans le cadre d’une collaboration avec un producteur chinois qui est intéressé pour produire le morceau «Malaw» dans sa langue. La sortie de l’album international, quant à elle, est prévue en Janvier 2020. Pour le moment, nous avons ficelé 76 dates avec Universal Music, entre le Sénégal et l’extérieur, dont celle de l’Olympia en octobre de l’année prochaine", annonce-t-il