NETTALI.COM- Le collectif des avocats d'Adama Gaye est très remonté contre le Doyen des juges. Celui-ci a renvoyé « sine die » l’audition au fond du journaliste, prévenu ce jeudi 29 août 2019.   

Ecroué à la prison de Rebeuss pour offense au chef de l’Etat depuis le 31 juillet dernier, Adama Gaye devra encore prendre son mal en patience  quant à son audition au fond. Celle-ci était programmée ce jeudi mais a été renvoyée par le juge Samba Sall.

Ce report a mis ses avocats dans tous leurs états. Ils ont exprimé leur colère dans un communiqué « Au moment où le Sénégal participe au sommet de TICAD (Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique) au Japon et que l’aide au développement de l’Afrique est conditionné au respect de l’État de droit, l’État du Sénégal est en train de mettre en œuvre une politique criminelle d’arrestation et de détention arbitraire contre ses citoyens dissidents », dénonce le collectif des avocats.

Et les avocats d’ajouter pour le déplorer : « notre client Monsieur Adama Gaye, prisonnier politique et d’opinion, a vu ce jour, son droit d’être entendu et jugé dans un délai raisonnable, violé par la justice sénégalaise. Son audition au fond a été reporté Sine Die (sans date) par le Doyen des Juges d’Instruction ».

Dans la même veine, les avocats dénoncent « les violations flagrantes et récurrentes de son droit à être entendu et jugé dans un délai raisonnable par une juridiction indépendante et impartiale par la justice sénégalaise ».

Aussi, clament-ils l’innocence de leur client. « Ce qui lui est reproché par le pouvoir politique, est l’expression de sa liberté d’opinion en tant que lanceur d’alertes sur de graves scandales dans le secteur de l’énergie en général et celui des hydrocarbures en particulier mettant en cause la gouvernance du Président Macky Sall et son régime », plaident les conseils.

A leurs yeux, il y a également « une instrumentalisation manifeste de la justice sénégalaise à laquelle s’ajoute la mise en œuvre de lois spéciales consacrant l’inégalité des armes au détriment de Monsieur Adama Gaye ».

Face à cette situation, le collectif informe que le journaliste « ne ménagera aucun effort pour la défense de ses droits et libertés fondamentales consacrés par la loi et la Constitution de la République du Sénégal ».

A les croire, Adama Gaye « est resté digne, lucide et combatif en dépit des dures conditions de détention dans la prison de Rebeuss qui ne répond à aucune des normes auxquelles l’État du Sénégal s’est engagé à respecter, causant la mort dans des conditions atroces de deux prisonniers de droit commun ».