NETTALI.COM – Le moins que l’on puisse dire par ces temps qui courent, c’est que Macky Sall et son pouvoir ne savent pas trop comment se sortir du bourbier créé par les révélations explosives de la Bbc sur le supposé scandale Petrotim. Entre cafouillages dans la communication et expressions peu réfléchies, les tenants du pouvoir ont de plus en plus de mal à défendre le frère du chef de l’Etat.    

Le gouvernement de Macky Sall ne se montre pas particulièrement serein depuis la diffusion de l’enquête de la chaîne britannique Bbc sur l’affaire Petrotim. C’est d’abord le principal concerné Aliou Sall qui s’est précipité pour donner une conférence de presse et accuser des responsables de l’opposition d’être derrière les accusations de corruption contre sa personne. Après le petit-frère, c’est le grand-frère qui prend la parole. Le Président Macky Sall a profité de la prière de l’Aïd-el-fitr pour accuser des «forces obscures» tout en faisant dans la menace. Et quelques heures plus tard, la porte-parole du gouvernement convoque la presse pour… lire un mémorandum.

Mais il semble que la sérénité n’est toujours pas de retour dans les rangs du pouvoir. Il y a même des signes de nervosité. La preuve avec le ministre des Affaires étrangères. Amadou Ba soutient qu’Aliou Sall a été «dénoncé», donc il doit être défendu par le gouvernement. Dénoncé ou accusé ? Un «lapsus» qui traduit une réelle nervosité.

Pis, dans son édition de ce samedi, le journal Le Quotidien révèle que le frère du président de la République sera limogé de ses fonctions de patron de la Caisse des dépôts et consignations. Un limogeage décidé, selon le journal, par Macky Sall et qui devrait être entériné par le Conseil d’administration de la Cdc dès la semaine prochaine. Réponse d’Aliou Sall : «Je n’envisage pas de démissionner. Mon statut de directeur général de la Cdc ne m’empêche nullement d’ester en justice ou de répondre à la justice – je ferai les deux certainement.» Sur sa page Facebook, il ajoute comme pour dissuader son grand-frère de le limoger : «Démissionner, c’est donner raison à mes adversaires et à mes détracteurs.»

Toutefois, Aliou Sall rappelle avoir «déjà envisagé un changement dans (sa) carrière au mois de septembre». «Et je l’ai annoncé, avant même le déclenchement de cette cabale, à qui de droit. Sauf décret divin ou décret présidentiel, je ne changerai pas ce plan pour faire plaisir aux manipulateurs», dit-il. Avant d’annoncer une plainte dès la semaine prochaine.

Mais le plus grand signe de nervosité vient du côté du ministre E Hadji Oumar Youm. Ce dernier écrit sur sa page Facebook à la suite de la publication d’Aliou Sall : «Les vautours continueront toujours…démission ou pas ! Il y aura toujours des méchants d’un côté et les bons de l’autre. Que Dieu préserve le Sénégal et les justes.»