NETTALI.COM - Facebook espère faire des élections européennes du 23 mai un exemple de ses capacités de lutte contre les fake news. Une quarantaine d'employés sont mobilisés pour surveiller le réseau social depuis Dublin.

Peut-être l'avez-vous déjà vue, Facebook se paye en ce moment une campagne de publicité vidéo en pre-roll pour vanter son action contre les fake news. Le réseau social souhaite faire des élections européennes un exemple vertueux de sa lutte contre la propagation de fausses informations. La panoplie de disposition annoncée est large : blocages de faux comptes, réductions des flux de fake news ou encore nouvelle politique de transparence sur la publicité politique.

À Dublin, plusieurs journalistes, dont Emma Graham-Harrison du Guardian ont pu visiter l'unité anti-infox de l'entreprise américaine.

Facebook a recruté une quarantaine d'employés pour surveiller les discussions publiques sur son réseau social, détecter des signes de campagnes de désinformation, de manipulation, ou d'accélération suspecte du nombre de publications. L'entreprise s'est assurée que les 24 langues officielles de l'Union européenne soient parlées au sein de cette war room. Pour chapeauter le dispositif, le groupe californien a fait venir Lexy Sturdy, en charge d'un exercice similaire pour les élections américaines de mi-mandat. Le réseau social comptera aussi sur l'appui d'experts en cybersécurité, data scientist, chercheurs et ingénieurs d'une entreprise partenaire.

Ce dispositif exceptionnel viendra en deuxième rideau derrière l'habituelle détection automatique opérée par l'IA, et en compléments d'un ensemble de décisions amorcées à l'été 2018. Facebook a promis de garder les publicités de campagnes en mémoire pendant au moins sept ans et vérifie systématiquement le profil des personnes qui souhaitent y avoir recours. Récemment, l'entreprise a exclu de son réseau certaines figures de l'extrême droite américaine ou encore mis en place des garde-fous sur son application de messagerie WhatsApp.

Richard Allan, vice-président politique publique de Facebook, rappelle cependant au Guardian que le réseau social ne pourra pas assurer un contrôle total : « Dans une telle situation, aucune organisation ne peut tacler seule le problème des fake news. Le journalisme et l'activisme seront nécessaires pour soutenir les efforts de l'entreprise. »

Avec latribune.fr