NETTALI.COM – Le procès des Thiantacounes cités dans l’affaire du double meurtre de Madinatoul Salam a pris fin ce jeudi. La parole est désormais au président du tribunal qui doit prononcer son verdict lundi prochain. Mais les avocats de la défense se montrent confiants. Ils disent même avoir décelé des «failles» dans la thèse défendue par le procureur et les avocats de la partie civile.
Cheikh Béthio Thioune et ses co-accusés seront fixés sur leur sort lundi prochain. Date retenue par le juge pour prononcer son verdict. En attendant du côté de la partie civile comme de la défense, on se montre confiant. Du moins publiquement. D’ailleurs, les avocats de la défense soutiennent avoir trouvé des «failles» dans l’accusation. Et c’est Me Abdourahmane Sow Lénine qui s’est chargé d’en parler à la presse. «Le procureur, lui-même, a dit qu’on a cité dans le dossier d’autres personnes qui n’ont jamais été interpelées», soutient ce membre du pool d’avocats chargés de défendre les Thiantacounes. Avant d’ajouter : «La barre de fer et le gourdin qui ont servi à tuer sont dans les scellés. Et nous estimons que l’analyse des empreintes aurait dû permettre d’établir que telle personne détenait cette barre de fer et ce gourdin. Or, les empreintes n’ont pas pu révéler cela.»
Comme pour montrer que l’accusation a travaillé dans la précipitation, l’avocat souligne que «la barre de fer et le gourdin sont pourtant tachés de sang». «Mais, poursuit Me Abdourahmane Sow Lénine, ils ne peuvent pas être utilisés par 20 personnes quand même. C’est une ou deux personnes qui ont utilisé la barre de fer et le gourdin.» Ce qui lui fait dire que «nous avons l’obligation de réfléchir sur la responsabilité individuelle de chaque personne».
Autre «faille» décelée par la défense, c’est que, selon elle, le procureur et la partie civile ont été incapables de prouver qu’«un ordre formel de tuer a été donné». «L’accusation s’est contentée de dire que les accusés n’ont pas prouvé qu’ils ne sont pas responsables. Or, il n’appartient pas à un accusé de prouver qu’il n’est pas responsable. Il appartient au procureur et à la partie civile de le faire. Ce que l’accusation a fait c’est un renversement de la charge de la preuve. Ce qui est interdit par la loi», a martelé Me Abdourahmane Sow Lénine qui demande l’acquittement de ses clients. Verdict lundi prochain.
