NETTALI.COM - Le parquet a requis ce mercredi 27 mars 2019, une peine de 5 ans de travaux forcés contre Saër Kébé. L’ancien élève de Terminale S au lycée Demba Diop de Mbour, est accusé d’acte de terrorisme et d’apologie au terrorisme.

 « Vous soutenez Israël, nous jeunes révolutionnaires sénégalais, préparons des attentats contre l’Ambassade des Usa et d’Israël. Nous attaquerons tous vos intérêts. Nous préparons des attaques courant mai 2015 et vous serez détruits. Vive le Hamas. »  C’est en substance ce message posté sur la page Facebook de l’Ambassade des Usa au Sénégal et d’autres pages ( Ambassade Israël, armée israléenne et West radio democracy) qui est à l’origine de l’arrestation de Saër Kébé depuis avril 2015. Puis son inculpation et son renvoi en jugement pour acte de terrorisme et apologie du terrorisme.

Face aux juges de la chambre spéciale criminelle ce mercredi, l’ancien élève en Terminale S au lycée Demba Diop de Mbour a clamé son innocence. «  Je ne reconnais pas les faits. Je ne suis pas un terroriste et je suis contre le terrorisme », dit l’accusé qui se dit « moustarchidin » et décrit comme un brillant élève.

Il s’est expliqué sur les raisons qui l’ont poussé à adjoindre les pseudos Ben et Al Khakam sur son profil, Saër Kébé Ben Khakam. Pour Ben c’était en référence pour joueur français Ben Arfa et le second lui a été affabulé par un camarade de classe.

Sur les raisons de ses publications, Saër Kébé a expliqué qu’il a été choqué par des images qu’il a vues sur Youtube en faisant des recherches pour un exposé sur le rôle des Américains dans le processus de décolonisation au Proche Orient. « J’ai vu des femmes enceintes et des enfants massacrés comme des mouches, lors d’un bombardement à Gaza. Cela m’a choqué. Ainsi, j’ai fait les post pour dénoncer cette injustice. J’ai agi sous la colère mais les menaces d’attentat n’étaient pas réelles mais juste pour défendre la cause palestinienne », s’est-il défendu tout en disant qu’il était jeune et immature au moment des faits.

Aussi Saër Kébé s’est confondu en excuses. « Je regrette ce qui s’est passé, mes études sont perdues, ma famille souffre », dit-il en fondant en larmes.

Pour la représentante du parquet, quelles que soient les motivations de l’accusé, les faits sont établis. Car, les publications de Saër Kébé ont suscité un sentiment de terreur. « Dès lors qu’il a rédigé des menaces le délit d’acte de terrorisme est établi », a soutenu la parquetière. Pour l’apologie, elle estime que l’infraction est constante avec l’usage de l’outil informatique pour diffuser les messages. Toutefois, la parquetière considère que l’accusé de 24 ans mérite des circonstances atténuantes méritent des circonstances atténuantes. C’est pourquoi elle a requis cinq ans de travaux forcés.

Le procès se poursuit avec les plaidoiries des six avocats constitués pour l’accusé.