NETTALI-COM- Le Sénégal franchit une étape historique avec le lancement officiel de son Rapport ITIE 2024, qui consacre son statut de pays producteur de pétrole et de gaz. Le rapport renseigne chiffre la contribution du secteur extrait à hauteur de 455 milliards de francs CFA.  Le président du Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), Thialy Faye, s’est réjoui de l’augmentation tout en soulignant l'importance de renforcer la gouvernance des ressources naturelles pour la rendre plus durable et inclusive.

La présentation officielle du rapport 2024 de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) s'est tenue ce mardi 23 décembre 2025, sous l'égide du Comité national de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (CN-ITIE). L'édition 2024 revêt un caractère symbolique majeur puisqu'elle entérine l'accession du Sénégal au rang de producteur de pétrole et de gaz. Cette mutation historique se traduit déjà par des chiffres éloquents : la contribution globale du secteur extractif à l'économie nationale s'élève désormais à 455 milliards de FCFA, marquant un doublement de ces revenus en l'espace de cinq ans.

Selon le rapport, le segment des hydrocarbures illustre particulièrement cette montée en puissance, avec des recettes bondissant de 30,65 milliards en 2023 à 77,7 milliards de FCFA en 2024.

L'envol des entreprises nationales sur leurs concurrentes étrangères 

L'un des enseignements majeurs de ce rapport réside dans la victoire symbolique et économique du contenu local. Pour la première fois, souligne le rapport, les entreprises nationales ont surpassé leurs concurrentes étrangères en volume de transactions, captant plus de 1 110 milliards de FCFA contre 1 025 milliards pour les fournisseurs internationaux.

Le président du Conseil, Thialy Faye a salué cette réussite, y voyant l'efficacité des politiques de souveraineté économique et le travail rigoureux du Comité national de suivi du contenu local (CNSCL).

Cependant, le tableau présente quelques zones d'ombres que le CN-ITIE ne souhaite pas occulter. Le rapport pointe notamment l'absence de dotation du fonds de réhabilitation minière sur les deux dernières années. Cette carence interpelle directement les autorités et les industriels face aux impératifs de préservation environnementale.

À ce sujet, le président du comité a lancé un appel pour une activation rapide de ce mécanisme, tout en notant la volonté de dialogue affichée par les ministères concernés et les partenaires privés.

Au-delà de la comptabilité brute, le CN-ITIE plaide pour une rupture profonde avec le modèle classique d'extraction. Thialy Faye a insisté sur l'urgence de privilégier la transformation locale des matières premières afin de générer une véritable valeur ajoutée sur le territoire. Il a également fermement condamné tout extractivisme qui ferait fi des droits humains et de l'écologie, rappelant le principe constitutionnel selon lequel les ressources appartiennent avant tout au peuple sénégalais.

En phase avec le nouveau référentiel Vision Sénégal 2050, le CN-ITIE se fixe comme priorité de répondre aux aspirations citoyennes, notamment par une meilleure communication sur les impacts sociaux et environnementaux.

Thialy Faye a conclu en invitant l'ensemble de la société civile, des experts et des citoyens à se saisir du rapport pour nourrir un débat public constructif et exigeant sur l'avenir des ressources nationales. Pour lui, ce document dépasse la simple formalité administrative pour devenir un levier stratégique de diagnostic et de réforme pour tous les acteurs de la filière.