NETTALI.COM - À quelques heures du coup d'envoi de la 35ᵉ édition de la Coupe d’Afrique des Nations, le continent retient son souffle. Le Maroc, hôte de l'événement, s'apprête à devenir l'épicentre du football africain durant un mois. Si chaque compétition réserve toujours son lot de surprises, pas moins de cinq nations se présentent sur la ligne de départ avec un statut d'ultra prétendantes à la victoire finale.
Le Maroc, avec un statut de pays hôte mais pas que, la Côte d’Ivoire, championne en titre, et bien sûr le Sénégal, restent les trois grands favoris du tournoi qui s'ouvre dans 24 heures. Mais en embuscade, l’Égypte, équipe la plus titrée, et l’Algérie sont aussi de potentiels vainqueurs.
Le Maroc : L'obsession du sacre
Le Royaume n’a plus remporté la Can depuis 1976. Pour Walid Regragui et ses hommes, cette édition n'est pas une simple compétition, c'est une mission nationale. Fort de son statut de demi-finaliste au Mondial 2022, le Maroc a muté. L’équipe est aussi devenue une machine offensive totale. L’intégra-tion de Brahim Díaz a apporté cette étincelle créative qui manquait parfois face aux blocs bas. Avec Achraf Hakimi, fraîchement meilleur joueur africain de la saison écoulée, dans le couloir droit, les Lions de l’Atlas possèdent une arme de destruction massive. Sans oublier En-Nesyri à la pointe et Yassine Bounou dans les cages. Comme dirait l’autre, pour remporter ce genre de tournoi, il faut un grand attaquant et un gardien de but capable de réaliser les arrêts décisifs. Mais le plus grand adversaire du Maroc pourrait être lui-même : la pression populaire sera à son comble. Même si jouer à domicile reste un avantage en soi, attention à l’excès.
Le Sénégal : L'équipe à battre
Il ne faut pas s’en cacher : le Sénégal dispose de la meilleure sélection, du moins sur le papier, à cette Can. Seul le Maroc pourrait concurrencer les Lions à ce niveau. En outre, avant l’ouverture du championnat continental, les hommes de Pape Thiaw, malgré une déconvenue face au Brésil, ont prouvé que leur culture de la gagne était désormais ancrée dans leur ADN. La victoire contre la République démocratique du Congo à Kinshasa en est l’exemple typique. Le Sénégal, c’est une pléthore d’individualités qui a réussi à bâtir un collectif quasi invulnérable. Avec une armada offensive portée par Sadio Mané, Iliman Ndiaye, Ismaïla Sarr, etc., les champions de 2021 peuvent mettre une valise à n’importe quelle formation. En défense aussi, la charnière centrale Kalidou Koulibaly - Moussa Niakhaté est un mur presque infranchissable. Pour cette génération dorée, cette Can au Maroc sonne comme un baroud d’honneur, l’ultime occasion de prouver que le sacre de 2021 n’était pas une anomalie, mais le début d’une ère.
La Côte d’Ivoire : Le coeur d’un champion
Tenante du titre après un sacre à domicile, la Côte d’Ivoire a changé de dimension. Sous Emerse Faé, l’équipe a troqué son instabilité pour plus de sérénité de fer. Avec le Sénégal et le Maroc, notamment, les Ivoiriens possèdent sans doute le meilleur milieu de terrain du continent, capable de confisquer le ballon et de dicter le tempo. La force de la Côte d’Ivoire réside dans sa résilience : c’est une équipe qui a appris à souffrir et à gagner sans être nécessairement la plus séduisante.
Les Éléphants arrivent au Maroc non pas comme des invités de luxe, mais comme des prétendants légitimes à leur propre succession. Le message est clair : pour prendre la couronne, il faudra passer sur le corps du champion.
L’Égypte : L'ombre des Pharaons portée par Salah
Avec sept trophées dont trois glanés entre 2006 et 2010, l’Égypte, en dépit de sa forme globale, sera toujours une candidate pour remporter encore une fois le titre. Elle est portée par un duo qui affole l’Europe : Mohamed Salah, en quête de l’unique trophée qui manque à sa légende, et Omar Marmoush, qui est en train d’apprendre aux côtés de Guardiola et d’Erling Haaland.
Sous la direction d’Hossam Hassan, véritable icône nationale, les Pharaons ont retrouvé cette agressivité et ce vice tactique qui font d’eux les “patrons” historiques de la compétition. Ils ne viennent pas pour jouer, ils viennent pour gagner, avec la certitude que leur septuple étoile leur confère un ascendant psychologique sur n’importe quel adversaire.
L’Algérie : La métamorphose des Fennecs
Après deux sorties de route humiliantes au premier tour lors des précédentes éditions, l’Algérie arrive au Maroc avec un visage radicalement différent. Vladimir Petković a réussi là où la fin de l’ère Belmadi stagnait : le renouvellement des cadres. Si Riyad Mahrez apporte encore son expérience et sa science du coup de pied arrêté, l’énergie vient désormais de la jeunesse. L’éclosion d’Ibrahim Maza et la montée en puissance de Mohamed Amoura procurent du sang neuf. Surtout, l’Algérie jouera presque à domicile. La proximité géographique et les liens entre les deux peuples garantissent une marée humaine derrière les Fennecs. C’est une équipe revancharde, blessée dans son orgueil, qui s’avance avec la rage de celui qui n’a plus rien à perdre.
Le décor est planté. Entre la technique marocaine, le réalisme égyptien, la puissance sénégalaise, la fougue algérienne et le mental ivoirien, cette Can 2025 s’annonce comme l’une des plus relevées de l’histoire. Et si, au finish, on se retrouvait avec un vainqueur inattendu, comme en 2012 où la Zambie avait dérouté tous les pronostics ?
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