NETTALI.COM - En instituant une Journée nationale dédiée à la diaspora, prévue ce mercredi à Diamniadio, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, affiche une volonté claire de reconnaître et de renforcer le rôle stratégique des Sénégalais de l’extérieur dans le développement national. Une initiative saluée par le ministre de l’Intégration africaine, des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Cheikh Niang, qui y voit un tournant majeur dans la relation entre l’État et une communauté dont les contributions économiques dépassent désormais l’aide publique au développement.
Dans son bureau, empreint de sobriété et de rigueur, Cheikh Niang ne cache pas sa satisfaction. Pour lui, l’institution de cette journée nationale n’est pas un simple symbole, mais l’expression d’une orientation politique forte. « La Journée nationale de la diaspora s’inscrit dans cette volonté affirmée du Président de la République de mettre les Sénégalais de l’extérieur au cœur de l’action publique », affirme-t-il avec conviction.
Dès l’annonce de la décision présidentielle, le gouvernement, sous la conduite du Premier ministre Ousmane Sonko, s’est mobilisé pour assurer le succès de cette première édition. Le ministre salue à cet égard l’engagement du Secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’Extérieur, Amadou Chérif Diouf, qu’il décrit comme un acteur clé dans la préparation de l’événement.
Au-delà de la symbolique, Cheikh Niang insiste sur l’importance économique et stratégique de la diaspora. En 2023, les transferts financiers des Sénégalais de l’extérieur ont atteint près de 2 400 milliards de francs CFA, soit plus de 10 % du Produit intérieur brut. Un montant supérieur aux investissements directs étrangers et à l’aide publique au développement, preuve, selon lui, que la diaspora constitue « une communauté stratégique » pour le pays.
Le ministre observe également une évolution des aspirations au sein de cette communauté. De plus en plus de Sénégalais de l’extérieur souhaitent revenir au pays ou y investir. Toutefois, un déficit d’information et de lisibilité des mécanismes d’investissement freine encore cet élan. « Souvent, ce qui fait défaut, c’est l’information », reconnaît-il, soulignant que près de 18 % des investissements privés récents proviennent déjà directement de la diaspora, un chiffre jugé encore insuffisant au regard de son potentiel.
C’est dans cette optique que s’inscrivent des initiatives comme les diaspora bonds, destinées à offrir des canaux clairs, sécurisés et patriotiques de participation au financement du développement national. Pour Cheikh Niang, la Journée nationale de la diaspora doit ainsi devenir un cadre de dialogue, de reconnaissance et d’orientation, afin de faire des Sénégalais de l’extérieur des acteurs pleinement intégrés à la construction de la souveraineté économique et sociale du pays.






