NETTALI-COM- Le diabète qui affecte plus de 500 millions de personnes dans le monde, connaît une progression inquiétante au Sénégal. Le taux de prévalence est passé de 3 % à 4,2 % entre 2015 et 2024.
Estimé à 3,4 % en 2015, le taux de prévalence du diabète au Sénégal se chiffre aujourd’hui, à 4,2 %, d’après l’enquête nationale sur les maladies non transmissibles (Steps) réalisée en 2024. Cette situation préoccupe l’Association sénégalaise de Soutien et d’assistance aux diabétiques (Assad), à l’approche de la Journée mondiale du diabète, célébrée le 14 novembre. Le thème retenu cette année, « Diabète et milieu du travail ».
Face à la presse, Pr Maïmouna Ndour Mbaye, directrice du Centre antidiabétique Marc Sankalé a alerté sur cette progression. Elle parle d'explosion de cas dans le centre. « Nous sommes passés de 200 nouveaux cas de diabète par an au début des années 1960 à plus de 2000 en 2025 », a révélé Pr Maïmouna Ndour Mbaye dans les colonnes du journal Le Soleil.
Plus de 500 millions de diabétiques dans le monde
Au delà du Sénégal, la directrice du Centre Marc Sankalé, a dressé un tableau préoccupant de la situation mondiale du diabète. Selon la Fédération internationale du diabète, plus de 500 millions de personnes vivent actuellement avec la maladie. Un chiffre qui pourrait grimper à 850 millions d’ici à 2050. « L’Afrique est, aujourd’hui, le continent où la prévalence augmente le plus rapidement », a-t-elle alerté. Mme Mbaye a précisé qu’on estime à 25 millions le nombre de diabétiques sur le continent, et cela pourrait atteindre 60 millions d’ici à 2050.
Concernant la progression exponentielle au Sénégal, elle soutient qu'elle traduit, la nécessité de renforcer les efforts de prévention et d’éducation thérapeutique. Si elle salue les efforts de l’État, notamment la subvention de l’insuline et la gratuité de la dialyse, Mme Mbaye rappelle que la prise en charge reste lourde pour les familles. « Le diabète est une maladie chronique à soins coûteux et à vie », a-t-elle insisté, plaidant pour sa reconnaissance comme maladie sociale.
Chaque patient dépense en moyenne 75 000 FCfa par mois
A propos du coût de la maladie, le président de l’Assad, Baye Oumar Guèye, a révélé que chaque patient dépense en moyenne 75 000 FCfa par mois et 900 000 FCfa dans l’année pour sa prise en charge. La directrice du Centre Marc Sankalé a, auparavant, souligné l’importance d’un dépistage précoce et d’un meilleur accompagnement dans les structures de santé. « Faute de quoi, les complications rénales, oculaires ou cardiovasculaires continueront de faire des ravages », a-t-elle insisté.
Pour sa part, le Pr Saïd Norou Diop a insisté sur la nécessité d’intégrer le diabète dans les politiques de santé en milieu professionnel. « Le diabétique bien traité est un citoyen normal. Il doit pouvoir travailler comme tout autre employé, sans stigmatisation », a-t-il rassuré. Pour lui, les entreprises doivent jouer un rôle actif dans la prévention et l’accompagnement des travailleurs diabétiques. « Il faut instaurer des espaces de sensibilisation, des dépistages réguliers et un environnement de travail adapté », a plaidé le diabétologue tout en rappelant que la sensibilisation reste le meilleur rempart contre la progression de la maladie.