NETTALI.COM - Avec un taux d’endettement estimé à 130 % du PIB, le Sénégal engage une trajectoire de stabilisation budgétaire sur les trois prochaines années. Selon la Stratégie de gestion de la dette 2026-2028, publiée par le ministère des Finances et du Budget, le pays ambitionne de ramener le ratio dette/PIB à 101 % d’ici 2028.

Ce plan de redressement prévoit une baisse progressive des paiements d’intérêts, estimés à 4,5 % du PIB contre 4,7 % en 2024, afin de renforcer la soutenabilité de la dette et de dégager de nouvelles marges budgétaires et financières.

Le gouvernement table également sur une amélioration du risque de refinancement, avec une réduction de plus de 6 % de la dette arrivant à échéance dans un an. Parallèlement, la part de la dette à taux variable ou à court terme devrait connaître une légère diminution, contribuant à une meilleure prévisibilité des charges financières.

La stratégie nationale envisage quatre scénarios :

  1. Le statu quo, avec une répartition de 35 % de dette extérieure et 65 % domestique en 2025, puis un ajustement à 60 % de dette extérieure en 2026.

  2. Un scénario adossé à un programme avec le FMI, qui permettrait au Sénégal de mobiliser davantage de ressources auprès des partenaires techniques et financiers, tout en revenant sur les marchés internationaux (Eurobonds, Panda Bonds, Samouraï Bonds, etc.). Cette option offrirait plus de liquidité, alors que 15 % de la dette totale arrive à échéance dans l’année à venir.

  3. Une stratégie d’atténuation des risques, axée sur la réduction de la dette à taux variable (20 %) et des échéances de court terme (30,4 %).

  4. Un scénario équilibré, visant un ratio 50/50 entre dette extérieure et domestique, avec une priorité donnée aux financements concessionnels et aux emprunts à longue maturité.

L’ensemble de ces options repose sur le développement du marché financier domestique et la mise en place de mécanismes de financement innovants, dans le cadre de la Stratégie nationale de gestion de la dette.

Le Premier ministre Ousmane Sonko a souligné que cette trajectoire s’inscrit dans une volonté de redéfinir la gouvernance financière du pays, en liant discipline budgétaire et performance économique. « L’objectif est d’assurer la viabilité de la dette publique tout en préservant la capacité d’investissement de l’État, indispensable pour soutenir la croissance et l’emploi », a-t-il déclaré.

À travers cette stratégie, le gouvernement entend restaurer la crédibilité financière du Sénégal, maîtriser l’endettement et créer un cadre favorable à un développement économique durable et inclusif.