NETTALI.COM - Le coordonnateur du Salon international des médias d’Afrique (SIMA), Matar Sylla, a réitéré sa préoccupation relativement à la situation économique difficile que traversent les médias sénégalais, dont les acteurs exercent pourtant leur métier avec professionnalisme, généralement “sans agenda politique”. “Oui, absolument, c’est difficile la situation économique que traversent nos médias”, a-t-il répondu à une question sur les difficultés économiques auxquelles les médias se trouvent confrontés au Sénégal.

Au Sénégal, la majorité des journalistes et techniciens exercent leur métier par passion, sans agenda politique, et contribuent ainsi à la réussite du pays et au rayonnement de leur secteur”, a déclaré Matar Sylla dans un entretien avec l’APS.

Il a laissé entendre que les médias sénégalais, en comparaison de la situation prévalant dans d’autres pays, doivent bénéficier de plus de financement et d’accompagnement de la part des pouvoirs publics.

M. Sylla a souligné la nécessité d’une politique audiovisuelle extérieure plus ambitieuse et d’une stratégie de communication proactive en vue de promouvoir les initiatives et projets économiques sénégalais à l’international. Il a insisté sur “le rôle clé” des médias dans la mobilisation de l’opinion publique et la couverture d’événements majeurs, tels que les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) 2026 prévus au Sénégal, préconisant que des stratégies médiatiques “innovantes et anticipées” soient développées à propos.

Il a rappelé que les médias, malgré leurs contraintes économiques, demeurent des vecteurs importants de développement et d’intégration pour le Sénégal. Matar Sylla a salué, de manière générale, les progrès réalisés par le secteur médiatique sénégalais ces dernières années, soulignant le “dynamisme” à l’Agence de presse sénégalaise en particulier.

L’APS d’il y a un ou deux ans n’est pas celle d’aujourd’hui”, a-t-il relevé. Il juge que le paysage médiatique sénégalais “a considérablement évolué au cours des dernières années, avec des innovations visibles dans les pratiques rédactionnelles et la structuration des salles de presse”. Il a relevé “le rôle central du capital humain du pays comme moteur de créativité et de solutions face aux défis” auxquels les médias se trouvent confrontés.

Des intellectuels, techniciens, vulgarisateurs et autres acteurs de terrain contribuent, selon lui, à la qualité, à l’innovation et au développement dans le secteur des médias au Sénégal. “Le journalisme et l’audiovisuel sont des métiers exigeants, fonctionnant 24 h/24 et 365 jours par an. Il faut accompagner ces professionnels et revoir les statuts pour garantir des conditions de travail dignes”, a-t-il dit.

Des panels, sessions de formation et expositions sont au menu de la première édition du SIMA qui se tient du 27 au 30 octobre sur le thème “L’Afrique face aux nouveaux enjeux des médias”. Des professionnels et acteurs des médias de tout le continent africain sont attendus à cette rencontre qui dépasse le simple cadre d’un forum pour offrir un espace de réflexion, de formation et de réseautage entre les professionnels des médias africains, selon Matar Sylla. Des écoles de formation et des chercheurs de plusieurs pays africains sont également attendus à cette première édition du SIMA, dont l’agenda évoque des sujets portant sur l’avenir du secteur des médias.