NETTALI.COM - Le syndicaliste Dame Mbodj est sorti de sa réserve pour exiger des mesures fortes à l’encontre de l’ancien président Macky Sall et de son parti, l’Alliance pour la République (APR). Réagissant à la polémique autour de la « dette cachée » et à la mobilisation d’avocats internationaux par l’ancien chef de l’État, il estime que Macky Sall cherche « désespérément à échapper à ses responsabilités ».

« Macky Sall jette ses dernières cartes. Il faut l’arrêter et dissoudre l’APR », a lancé Dame Mbodj lors d’une déclaration publique, appelant à des actions fermes. Le syndicaliste a dénoncé ce qu’il considère comme un double discours de l’ancien régime.

« Ils demandent des rapports aujourd’hui, alors que quand ils étaient au pouvoir, sortir une seule phrase d’un rapport équivalait à des poursuites judiciaires », a-t-il ironisé.

S’agissant de la crédibilité de l’audit sur la dette, Dame Mbodj a défendu le sérieux des institutions impliquées. Selon lui, l’Inspection générale des finances (IGF) agit selon les règles de l’administration, tandis que le cabinet Forvis-Mazars, « privé, indépendant et reconnu à l’international », a confirmé l’existence d’une dette dissimulée. « La différence entre dissimulée et cachée est purement sémantique », a-t-il tranché.

« Macky Sall sait ce qu’il a fait »

Le syndicaliste a également critiqué la constitution d’une équipe de défense internationale par Macky Sall, alors qu’aucune procédure judiciaire n’est engagée contre lui.

« À quoi bon prendre des avocats s’il n’est pas poursuivi ? Ce n’est pas étonnant. Il sait ce qu’il a fait. Il a tué plus de 80 personnes pour se frayer un troisième mandat. Il a appauvri le pays et sait qu’il va répondre de ses actes », a-t-il déclaré.

Concernant Me Pierre-Olivier Sur, avocat français choisi par l’ancien président, Dame Mbodj s’est montré particulièrement virulent : «C’est un avocat du diable. Il a défendu Blaise Compaoré, qui a tué Thomas Sankara, et il a perdu », a-t-il affirmé, avant de conclure : «Qu’Olivier comprenne que le Sénégal n’est pas une république bananière. Le pays a changé. »