NETTALI.COM - L’ancien chef d’Etat est rentré, ce mardi 21 octobre, à la prison de la Santé, après sa condamnation dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Mais ce n’est que l’une des multiples affaires impliquant directement Nicolas Sarkozy.

Cette fois, Nicolas Sarkozy n’y a pas échappé. Du moins pour l’instant. L'ancien président a été incarcéré, ce mardi 21 octobre, à la prison de la Santé à Paris, après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans l’affaire dite du financement de sa campagne présidentielle de 2007 par le régime libyen. Il a écopé de cinq ans de prison avec mandat de dépôt et exécution provisoire, autrement dit sans attendre le procès en appel, qui aura lieu probablement au cours du premier semestre 2026. En attendant, ses avocats ont d’ores et déjà demandé une remise en liberté de leur client , qui sera examinée dans les deux mois.

Le tribunal correctionnel de Paris a reproché à Nicolas Sarkozy des actes préparatoires à l’élaboration d’un « pacte corruptif ». Parmi les « indices graves et concordants » figurent les rencontres occultes de ses proches, Claude Guéant puis Brice Hortefeux, avec Abdallah Senoussi, beau-frère du colonel Kadhafi et chef des renseignements militaires libyens. Les rencontres précèdent des flux financiers observés entre la Libye et les comptes de l’intermédiaire libanais Ziad Takieddine, pour un total de 6,5 millions d'euros, puis des retraits d’espèces. Ces fonds auraient été destinés à la campagne de Nicolas Sarkozy, selon le journal intime de l’ancien ministre du Pétrole, Choukri Ghanem, retrouvé mort dans le Danube en 2012. L’enquête n’a toutefois pas permis d’en retrouver trace durant la campagne présidentielle.

Ce dossier, le plus grave impliquant Nicolas Sarkozy, est loin d’être la seule affaire impliquant l’ancien président.

Une deuxième affaire libyenne

Depuis mi-2021, une autre information judiciaire est menée sur une possible tentative de subornation de Ziad Takieddine, décédé le 23 septembre dernier. L’intermédiaire avait temporairement retiré, fin 2020, ses accusations contre Nicolas Sarkozy sur le financement libyen de sa campagne, dans une vidéo dévoilée par Paris Match et BFMTV. En octobre 2023, l’ex-président a été mis en examen  pour « recel de subornation de témoin » et « participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre l’infraction d’escroquerie au jugement en bande organisée ».

Les juges d’instruction ont bouclé leur enquête en février 2025 et l’on attend le réquisitoire du Parquet national financier (PNF), avant un éventuel renvoi en correctionnel.

Des dossiers russes et qataris

En janvier 2021, le PNF avait lancé une enquête préliminaire pour trafic d’influence et blanchiment visant les activités de conseil de Nicolas Sarkozy depuis sa retraite politique. Il s’intéresse notamment à un contrat de trois millions, passé avec le groupe d’assurances russe Reso-Garantia, contrôlé par les milliardaires Sergey et Nikolay Sarkisov.

Selon Mediapart , cette enquête est toujours en cours. Le site affirme également que les liens de l’ancien chef d’Etat avec le Qatar sont passés au crible dans plusieurs enquêtes , dont l’information judiciaire pour corruption ouverte sur l’attribution du Mondial 2022 de football à l’Emirat. Nicolas Sarkozy n’a pas été mis en examen à ce jour.

Epilogue attendu dans l’affaire Bygmalion

La Cour de cassation se prononcera le 26 novembre sur le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bygmalion, du nom de cette agence d’événementiel au cœur d’une vaste fraude ayant permis à l’ancien candidat de la droite de dépenser 42,7 millions durant la campagne présidentielle de 2012, soit presque le double du plafond légal. L’ancien candidat malheureux à sa réélection avait été condamné en appel, non pas pour escroquerie mais pour financement illégal de campagne, à une peine d’un an dont six mois ferme, aménageable sous forme de bracelet électronique.

Une condamnation définitive dans l’affaire des écoutes

En décembre 2024, la Cour de cassation a validé la peine de trois ans de prison dont un ferme, infligée en première instance, dans l’affaire dite des écoutes. La justice reproche à Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog d’avoir tenté d’obtenir des informations confidentielles sur des affaires judiciaires touchant l’ancien chef de l’Etat, auprès du magistrat Gilbert Azibert, en lui promettant de l’aider à décrocher un poste à Monaco. La peine étant aménageable, Nicolas Sarkozy a été placé sous le régime de la détention à domicile, avec le port d’un bracelet électronique. Ses avocats ont toutefois saisi la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) en mars 2025 et, par ailleurs, obtenu une libération conditionnelle et la levée du bracelet mi-mai.