NETTALI.COM- Thierno Bocoum ne comprend pas que le FMI ait retourné sa veste en reconnaissant l'existence de cette dette cachée au Sénégal.
Le revirement du FMI sur l'affaire de la dette cachée inquiète Thierno Bocoum. Dans un poste, il charge l'institution de Bretton Woods. « Hier accusé d’aveuglement, le Fonds monétaire international est aujourd’hui brandi comme témoin de moralité par ceux-là mêmes qui dénonçaient sa complaisance », écrit l'opposant. Il souligne que « dans le grand procès de la dette cachée, le FMI n’était pas spectateur. Il siégeait bel et bien sur le banc des accusés».
« Ils ont leur part de responsabilité dans la situation dont nous avons hérité parce qu’ils ne peuvent pas venir chaque année, faire des revues, conduire des staff-visits et ne rien voir d’aussi gros », déclarait, sans trembler, le Premier ministre, lors du lancement du Plan de Redressement Économique et Social (PRES), le 1ᵉʳ août 2025 », rappelle Thierno Bocoum. Qui ajoute que l’institution de Bretton Woods était alors renvoyée à ses propres défaillances. C'est pourquoi il se demande comment a-t-elle pu valider des programmes, certifier des comptes, accompagner des budgets, sans détecter une montagne d’engagements financiers dissimulés sous les bilans ? »
« Ironie du sort, quelques semaines plus tard, c’est ce même FMI qu’on convoque à la barre, non plus comme accusé mais comme témoin à charge contre le passé. Celui qu’on jugeait coupable d’aveuglement devient subitement la caution morale d’une vérité budgétaire. Hier suspecté d’avoir fermé les yeux, il est aujourd’hui brandi comme celui qui « a vu ».
Hier blâmé pour sa complaisance, il est désormais célébré pour sa confirmation. La boucle est donc bouclée. L’accusé devient témoin, et l’institution jadis discréditée devient juge de la crédibilité nationale », dénonce encore Thierno Bocoum.
Toujours est-il que face à ce revirement, le leader d'"Agir" estime la vérité reste méconnue des Sénégalais par rapport « à la nature, les montants, les acteurs ».
Soulignant que « derrière les formules diplomatiques, la réalité économique reste brumeuse ( ...) », Thierno Bocoum considère que « dans ce théâtre budgétaire à multiples actes, la vérité des comptes semble toujours en coulisses et que c’est le peuple sénégalais qui reste le grand spectateur ou le grand oublié d’une vérité financière encore en clair-obscur ».