NETTALI.COM - Le Premier ministre démissionnaire français Sébastien Lecornu a mené, mercredi 8 octobre, d'ultimes pourparlers pour sortir le pays de l'impasse politique, au dernier jour fixé par le président Emmanuel Macron. À l'issue de ses négociations, il a déclaré que « la situation permet » au président « de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures ». Ce que l'Élysée a confirmé dans la soirée.
Emmanuel Macron « nommera un Premier ministre d'ici 48 heures », a déclaré l'Élysée, le mercredi soir 8 octobre. Sébastien Lecornu avait affirmé auparavant à l'issue de ses négociations : « la situation permet » au président Emmanuel Macron « de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures ».
Après une journée de discussions avec les différentes forces politiques, Sébastien Lecornu a achevé ses consultations vers 18h. Il a reçu dans la matinée le Parti socialiste, les Écologistes et le Parti communiste. Il a ensuite rencontré cet après-midi les présidents de groupes parlementaires de droite et du centre. Il s'est ensuite entretenu avec le président de la République avant de s'exprimer à 20h au JT de France 2.
Bruno Retailleau ne participera pas à un gouvernement avec un premier ministre de gauche ou macroniste
Le ministre démissionnaire de l’intérieur et patron du parti Les Républicains, Bruno Retailleau, a exprimé son refus de participer à un gouvernement dirigé par un premier ministre de gauche ou macroniste, tout en répétant qu’il s’opposait à une suspension de la réforme des retraites, lors d’une réunion mercredi soir avec les parlementaires de son parti.
M. Retailleau a défendu, si les Républicains devaient entrer au prochain gouvernement, une « participation exigeante », conditionnée à ce que « l’on connaisse le nom du nouveau premier ministre et qu’on reparle du fond », ont fait savoir à l’Agence France-Presse des participants à cette réunion, qui s’est tenue après la prise de parole sur France 2 du premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu.
Pour Elisabeth Borne, il faut « trouver une voie de passage », et cela « suppose des compromis avec la gauche »
« Notre enjeu, c’est de sortir d’une crise politique et de trouver un chemin », a déclaré, jeudi sur BFM-TV/RMC, Elisabeth Borne, ministre de l’éducation nationale démissionnaire et ancienne première ministre, qui a appelé à un gel de la réforme des retraites qu’elle a fait adopter en 2023. Pour cela, elle souhaite « dialoguer avec les groupes parlementaires ». « Ca veut dire aussi arriver à trouver des compromis de la droite républicaine au Parti socialiste », a-t-elle ajouté.
Il faut « trouver une voie de passage », a-t-elle martelé, et cela « suppose des compromis avec la gauche ». « Ça ne veut pas dire tout remettre en cause », a affirmé Mme Borne, mais « ça vaut la peine de poser la question ». Elle propose d’« examiner les modalités et les conséquences concrètes d’une suspension de la réforme ».
Pour elle, il ne s’agit « clairement pas » d’une abrogation. « Attentive à ce que dit la CFDT », Elisabeth Borne suggère un gel jusqu’à la présidentielle de 2027 du décalage de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. « On ne peut pas se permettre de rester dans une impasse », a-t-elle jugé.
Par ailleurs, la ministre démissionnaire ne souhaite pas « fragiliser la fonction du président de la République » et « jamais » elle n’appelera le chef de l’Etat à quitter ses fonctions, contrairement à l’un de ses prédécesseurs à Matignon, Edouard Philippe, qui a demandé une présidentielle anticipée.
Avec RFI et Le monde.fr