NETTALI.COM - Récemment nommée ministre de la Justice, Yassine Fall a réservé sa première sortie officielle à la Maison d'arrêt de Rebeuss. Si elle souhaite une Justice plus humaine, la Garde des Sceaux s'est aussi voulue claire sur la fermeté que doit avoir cette même institution judiciaire.
C'est Yassine Fall qui le dit. La nouvelle ministre de la Justice soutient que le président de la République et le Premier ministre suivent de très près "la réalité préoccupante de la surpopulation carcérale dans cet établissement". Et pour cause, explique-t-elle, "conçu pour accueillir au maximum 800 détenus, Rebeuss en héberge aujourd'hui plus de 3700. C'est une atteinte à la dignité humaine, un frein à nos politiques pénales". "Je tiens à rassurer l'ensemble des détenus sur l'engagement de l'Etat à améliorer leurs conditions de détention. Il ne s'agit pas d'une question de confort, mais d'un impératif d'humanité et de respect de nos engagements internationaux", souligne YassineFall. A l'en croire, la situation actuelle de nos prisons est "la conséquence d'une inaction prolongée". "Depuis l'indépendance de notre pays, aucune nouvelle prison n'a été construite. L'ancien régime avait pourtant prévu la construction d'un établissement pénitentier. Le projet n'a jamais vu le jour. Il s'est transformé en un scandale de prévarication sur fonds publics", dit-elle. Avant de souligner l'urgence d'apporter des réponses concrètes.
Aussi annonce-t-elle une série de mesures dont l'élargissement du recours aux alternatives à la détention, notamment pour les délits mineurs, la médiation pénale, le travail au bénéfice de la société, le port du bracelet, l'aménagement des peines, l'activation de la procédure de grâce présidentielle... Mais aussi la construction d'un établissement pénitentier moderne. A ce niveau, Yassine Fall se veut claire. "Je tiens à être parfaitement claire. Si la Justice doit être humaine et réparatrice, elle doit aussi rester ferme et sans complaisance face à la transgression des valeurs fondamentales de notre société", martèle la ministre de la Justice. Qui poursuit : "Ainsi, les crimes de sang, les atteintes graves à l'intégrité physique et à la vie, les actes de prévarication sur les deniers publics ne sauraient bénéficier d'aucune indulgence. La répression sera pleine et entière et assumée par tous ceux qui bafouent les principes de justice, de probité qui fondent notre pacte républicain."