NETTALI.COM- Le décret 2025-1431 portant réorganisation des services de l’État comporte des effets négatifs à cause des incohérences. L'alerte est du Syndicat national des travailleurs sociaux du Sénégal (Snts). Selon son secrétaire général, Saliou Ndiaye, le partage de la Direction générale de l’action sociale (Dgas) entre les ministères de la Santé et de la Famille, risque d’affaiblir la prise en charge des acquis sociaux des travailleurs.
Le Syndicat national des travailleurs sociaux du Sénégal (Snts) dénonce, « les incohérences » du nouveau décret de répartition des services de l’État. Concrètement, le texte laisse la direction de l’action médico-sociale au ministère de la Santé, mais transfère la protection et la promotion des groupes vulnérables, ainsi que la direction des droits des personnes handicapées, au ministère de la Famille et de la Solidarité. Une séparation que le syndicat juge illogique.
« Ces trois directions fonctionnent ensemble. Les isoler, c’est casser toute la chaîne de prise en charge des populations fragiles », prévient Saliou Ndiaye.
La Snts s’inquiète aussi du sort réservé aux agents concernés. D’après son secrétaire général, le transfert n’a pas été accompagné du maintien des avantages acquis, notamment sur le plan financier. Il cite une lettre de la Primature sur la budgétisation du plan d’action national de stabilité sociale qui ne mentionne pas le ministère de la Famille.
Pour le syndicat, ce silence fait planer un risque réel de perte des acquis. « Nous lançons une alerte pour que ce décret soit corrigé. Sinon, les travailleurs sociaux perdront des droits obtenus de haute lutte », insiste Saliou Ndiaye.
Autre inquiétude : l’avenir de l’École nationale des travailleurs sociaux spécialisés (Entss). Restée sous la tutelle du ministère de la Santé, alors qu’elle forme uniquement des assistants sociaux, cette situation est perçue comme une aberration. « On ne peut pas avoir une école de formation de travailleurs sociaux rattachée à un ministère médical », dénonce le syndicaliste.
Enfin, le Snts regrette l’instabilité institutionnelle de l’action sociale, ballotée depuis des années d’un ministère à l’autre. « De 2000 à 2012, sous le régime libéral, l’action sociale a changé neuf fois de tutelle. Depuis 2012, elle semblait stabilisée, mais aujourd’hui, elle est de nouveau fragilisée », rappelle Saliou Ndiaye.
Fort de ces griefs, le syndicat demande donc la révision rapide du décret 2025-1431 afin de préserver l’efficacité de l’action sociale et de l’adapter aux nouvelles orientations sociales du gouvernement conformément à l’Agenda de transformation Sénégal 2050.





