NETTALI.COM - La Société nationale d’électricité du Sénégal (SENELEC) a annoncé le lancement d’une opération de titrisation visant à lever 120 milliards de FCFA. Fixé à 10 000 FCFA l’unité, le titre financier offre une maturité de dix ans avec des taux de rendement oscillant entre 8,15 % et 10 %.

La titrisation est un mécanisme par lequel une entreprise transforme ses créances en titres financiers vendus à des investisseurs. Concrètement, SENELEC cède une partie de ses créances futures (par exemple, les factures à encaisser) à un véhicule de financement, qui émet des obligations achetées par des investisseurs. Ces derniers perçoivent ensuite les remboursements grâce aux flux financiers générés par SENELEC.

Impact sur les finances publiques

Cette opération permet à l’entreprise publique de mobiliser rapidement des ressources sans recourir directement à l’endettement classique de l’État. Toutefois, comme SENELEC est une société publique stratégique, l’opération pourrait indirectement peser sur les finances publiques si l’entreprise rencontrait des difficultés à honorer ses engagements. Néanmoins, la titrisation offre l’avantage de soulager la trésorerie immédiate de la SENELEC et de réduire la pression sur le budget de l’État, déjà affecté par le poids de la dette et les subventions énergétiques.

Conséquences pour les consommateurs

À court terme, la titrisation n’aura pas d’impact direct sur les factures d’électricité. Elle vise surtout à stabiliser la situation financière de SENELEC et à garantir la continuité de ses investissements dans la production et la distribution d’électricité. Cependant, si l’entreprise ne parvient pas à améliorer sa rentabilité et à réduire ses pertes techniques et commerciales, la pression financière pourrait à terme se répercuter sur les tarifs appliqués aux ménages et aux entreprises.

En résumé, cette opération constitue un pari : sécuriser des financements importants sans aggraver immédiatement la dette publique, mais avec le défi pour SENELEC d’améliorer sa gestion et sa performance afin d’éviter que le coût ne se reporte indirectement sur les usagers.