NETTALI.COM - L’ancien coordonnateur de la communication de Benno Bokk Yaakaar est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles et diffamation, après avoir accusé l’Agence sénégalaise d’électrification rurale d’un détournement présumé de 37 milliards. Ses camarades de l’APR dénoncent une mesure « injuste et disproportionnée ».

Pape Mahawa Diouf, porte-parole adjoint de l’Alliance pour la République (APR), a été placé en garde à vue, ce lundi dans les locaux de la Division spéciale de cybersécurité (DSC). Il avait répondu à une convocation, assisté de ses deux avocats, suite à une plainte déposée par l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (ASER).

L’ASER reproche à l’ancien coordonnateur de la communication de Benno Bokk Yaakaar d’avoir tenu, lors de son passage dans l’émission Faram Facce du 17 septembre, des propos assimilés à de la diffamation et à la diffusion de fausses nouvelles. Pape Mahawa Diouf avait en effet affirmé qu’un détournement de 37 milliards aurait eu lieu au sein de l’agence.

Estimant que ces accusations portent gravement atteinte à son image et risquent d’induire l’opinion publique en erreur, l’ASER avait annoncé dès le 18 septembre, le dépôt d’une plainte. Le responsable de l’APR devrait être présenté ce mardi au tribunal de grande instance hors classe de Dakar, sauf changement de programme.

Dans les rangs de son parti, la décision judiciaire est perçue comme un abus. Pape Malick Ndour, cadre de l’APR, a dénoncé une mesure « profondément injuste et disproportionnée », estimant qu’elle repose « sur de simples allégations de diffusion de fausses nouvelles ».

Il a également pointé un traitement jugé inégal : « Pendant que certains militants de Pastef se livrent quotidiennement à la propagation de fausses informations sans être inquiétés, notre camarade est placé en garde à vue », a-t-il accusé, y voyant un « deux poids, deux mesures » qui fragilise l’État de droit.

Les responsables de l’APR exigent la libération immédiate de Pape Mahawa Diouf et appellent la justice à « faire preuve d’impartialité et de responsabilité dans le traitement des dossiers judiciaires ».