NETTALI.COM - Le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (SAEMSS) s’oppose fermement à la décision du ministère de l’Éducation nationale d’interdire l’usage du téléphone portable dans l’espace scolaire.

Dans un communiqué publié le 24 septembre, le syndicat dénonce une mesure unilatérale, prise sans concertation avec les acteurs. Le Bureau exécutif national du SAEMSS estime que l’interdiction décrétée par le ministère viole “les principes de la gestion démocratique et du partenariat dynamique”.

Le syndicat juge “cavalière” la démarche des autorités qui, selon lui, auraient dû obligatoirement consulter les acteurs concernés avant de prendre une mesure d’une telle portée. Pour le SAEMSS, la décision du ministère manque de cohérence dans un contexte où “le téléphone portable peut être utilisé comme un outil pédagogique”.

Le syndicat rappelle que le monde s’oriente de manière irréversible vers l’”Éducation intelligente”, intégrant le numérique et l’intelligence artificielle dans les systèmes éducatifs. “Le téléphone portable doit être utilisé comme outil pédagogique pour faciliter les enseignements-apprentissages”, plaide le syndicat, qui propose l’élaboration d’un Code d’utilisation éthique et pédagogique du téléphone à l’école plutôt qu’une interdiction pure et simple.

Pour prévenir les dérives liées à l’usage des téléphones, le SAEMSS préconise plutôt la restriction de l’accès des mineurs à certains sites et applications, comme cela se fait dans plusieurs pays.

Considérant la mesure comme une “source de polémique et de diversion”, le syndicat invite le ministère de l’Éducation à y surseoir et à engager une concertation avec l’ensemble des acteurs.

En cette période de rentrée scolaire, le SAEMSS rappelle que les véritables priorités concernent la révision de la situation des décisionnaires, la fin des lenteurs administratives, la formation diplômante universelle des enseignants, la suppression des abris provisoires et la résorption des déficits. Le communiqué appelle enfin les enseignants à “la vigilance” et à ne pas se laisser “divertir” par cette mesure.