NETTALI.COM - Bloqué à l'aéroport international Blaise Diagne alors qu'il s'apprêtait à quitter le territoire sénégalais, Madiambal Diagne devrait incessamment faire face aux enquêteurs de la Division des investigations criminelles (Dic). Le journaliste est cité dans une affaire de rétro-commissions estimées à près de 21 milliards de francs Cfa.
Affaire Madiambal Diagne. Voilà ce qui fait la Une de la presse sénégalaise depuis 48 heures. Tout est parti d'une enquête menée par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) sur le dossier Ellipse project international. Cette multinationale qui a déjà construit les hôpitaux de Touba, Kaffrine, Kédougou, Sédhiou avait été "introduite" auprès des autorités sénégalaises de l'époque par Madiambal Diagne. Selon le rapport de la Centif, le journaliste très ami au président Macky Sall a aidé Ellipse project international à gagner, sans appel d'offres, un marché de 250 milliards de francs Cfa pour la construction de 20 palais de justice, d'une direction de la surveillance de l'enfance, mais aussi des établissements pénitentiaires dont la plus importante est sans doute celle de Sébikotane devant remplacer la prison de Rebeuss.
Dans son enquête, la Centif s'est rendue compte que Ellipse project a encaissé 94 milliards de francs Cfa avant même de démarrer les travaux. Mais ce qui a le plus attiré l'attention des enquêteurs de la Centif, c'est que le sieur Madiambal Diagne a signé avec Ellipse project international un contrat de sous-traitance pour "des études architecturales et des démarches administratives". Problème : ce contrat de sous-traitance estimé à 21 milliards de francs Cfa est signé bien avant que Ellipse project n'obtienne un contrat avec l'Etat du Sénégal. Ce qui soulève des soupçons de rétro-commissions pour Madiambal Diagne. Suffisant pour que la Centif dépose, le 31 juillet dernier, son rapport sur la table du parquet financier qui a immédiatement saisi le collège des juges du Pôle judiciaire financier.
Il s'y ajoute qu'un audit mené par l'Inspection générale de l'administration de la Justice (Igaj) a révélé beaucoup de manquements dans la construction des palais de justice déjà livrés à l'Etat du Sénégal. Pis, la Direction de la construction du ministère de la Justice a, elle-même, fait un audit du coût des infrastructures. Et c'est pour se rendre compte qu'il existe des raisons légitimes de soupçonner des surfacturations.