NETTALI.COM- À l’approche de la commémoration du 23ᵉ anniversaire du drame du Joola, le Comité d’initiative pour l’érection du Musée-Mémorial relance le débat. Réuni en conférence de presse à Dakar, il a exigé la réouverture du dossier judiciaire et le renflouement du navire, deux revendications jugées essentielles pour la mémoire des victimes et la dignité des familles.
« Le dossier du Joola a été injustement classé sans suite », a dénoncé Samsidine Aidara, porte-parole du comité, ce jeudi 18 septembre. Selon lui, la justice sénégalaise doit être mise à l’épreuve à travers cette affaire emblématique, vingt-trois ans après la catastrophe.
Face aux journalistes, les membres du collectif ont martelé leur détermination. Pour eux, la réouverture du dossier constitue « le meilleur baromètre pour tester la volonté du nouveau régime d’en faire un symbole de transparence et de justice ».
Le second point soulevé concerne le renflouement du bateau, qualifié d’« impératif moral » par le comité. « Renflouer le bateau est aussi une question de justice sociale. Vingt ans après, malgré des engagements répétés, l’État ne l’a toujours pas fait. C’est un acte de respect de la dignité humaine », a insisté M. Aidara. Le collectif juge inacceptable de laisser les dépouilles des victimes dans l’épave au nom de contraintes financières ou psychologiques.
« Est-il possible de penser que les familles acceptent, l’esprit apaisé, de laisser leurs proches coincés dans l’épave sous prétexte que le renflouement coûterait cher ou créerait de nouveaux traumatismes ? Non ! », s’est indigné le porte-parole. Pour lui, ce renflouement est « une étape nécessaire pour faire véritablement le deuil et établir toute la vérité sur le naufrage ».
Pour mémoire, dans la nuit du 26 septembre 2002, le Joola sombrait au large de la Gambie, alors qu’il assurait la liaison entre Ziguinchor et Dakar. La tragédie a causé officiellement 1 863 morts, faisant de ce drame l’une des plus grandes catastrophes maritimes au monde depuis le Titanic.