NETTALI.COM - Le député et président du parti La République des Valeurs/Réewum Ngor, Thierno Alassane Sall, qui a présidé, ce dimanche 14 septembre 2025, à Thiès, une rencontre du Réseau national des enseignants RV, n’a pas été tendre envers le régime. L’opposant parlementaire dénonce les nombreux voyages du Président et Premier ministre. Il les accuse d’oublier les priorités du pays à cause de « leur guerre froide ».

Les voyages du gouvernement, les nombreuses taxes envisagées, la relation entre le Président Diomaye et son Premier ministre, ont été abordés par Thierno Alassane Sall, ce dimanche 14 septembre 2025, lors d’une rencontre avec  le Réseau national des enseignants de la République des valeurs.

« Nous avions tous espéré que la nouvelle alternance serait porteuse de changement et de rupture profonds, parce que simplement on a vu ce que les autres alternances ont coûté en termes de perte de temps, de déception et les changements les plus fondamentaux qu'on attendait, sont ceux qui ne coûtent rien », a déclaré Thierno Alassane Sall.

Poursuivant, il ajoute : « nous pensions qu'après tous les combats menés, qu'après tous les morts, les blessures, les maisons brûlées, les sociétés brûlées, qu'au minimum, que certaines aberrations ne continueraient pas au Sénégal ».

Pour lui, cet espoir s’est vite transformé en désespoir. Car, alerte-t-il : «  l'heure est actuellement grave au Sénégal. Le pays est en train de s'écrouler, au propre comme au figuré. Il s'écroule économiquement par la manière dont les gens raclent les fonds des gens, font la poche, littéralement ».

Il accuse les nouveaux dirigeants de racketter la population. Très critique envers le régime, Thierno Alassane Sall fustige l’existence de fonds politiques dans un contexte extrêmement difficile. « Ils n'ont pas de raison d'être, et tout cela, comme par ironie, est une forme de méchanceté très grave, survenue au moment où les Sénégalais sont dans l'eau, au moment même où le gouvernement s'apprête à, encore une fois, racketter les sénégalais en installant de nouvelles taxes ».

Ainsi, à ses yeux, la volonté du gouvernement de faire voter une nouvelle taxe à travers une loi qui va toucher les transferts, les flux financiers, a pour « seul objectif de pouvoir alimenter leurs fonds politiques ou bien organiser des tournées politiques en Italie ».

« Taxer les téléphones, il faut être désespéré pour le faire. Mais quand on est dans une situation de désespoir, il faut renoncer aux fonds politiques, à l'avion, aux agences, il faut baisser les salaires des directeurs généraux, des agences. Mais au lieu de faire cela, nos dirigeants rackettent les Sénégalais pour continuer à voyager. 20 ministres qui vont à Abu Dhabi, c'est du n'importe quoi », fulmine l’opposant.

TAS fustige aussi l’absence  d’anticipation face aux inondations. « Le régime auquel on fait face, au moment même où des Sénégalais pataugent dans l'eau, où à Podor les gens scrutent le niveau du fleuve avec beaucoup d'inquiétudes, parce qu'ils ne savent pas de quoi demain sera fait, en étant certains que si jamais les inondations devraient envahir leurs maisons, le Gouvernement n'a strictement rien prévu pour eux ».

Face à tous ces griefs soulevés, Thierno Alassane estime que les préoccupations de la population ne sont pas la priorité du Gouvernement. « Nous sommes dans une situation où les tenants du pouvoir, le président de la République et le Premier ministre, se livrent une guerre froide, mais qui est réelle, sous le regard des Sénégalais. Ils oublient les priorités des Sénégalais, maintiennent un gouvernement d'incompétents, il y a des ministres qui sont des catastrophes. Malheureusement, ils sont maintenus, parce que simplement, le président de la République et le Premier ministre n'arrivent pas à s'entendre sur le nom de leurs remplaçants ».

Thierno Alassane Sall regrette ainsi que Sénégal paie pour « cette rivalité » et qu’il soit « bloqué à une équipe dirigeante qui est incompétente ». Pire, dit-il, « nous sommes à un moment crucial où la médiocrité se généralise et se démocratise, où même au plus haut sommet de l'État, les gens deviennent de plus en plus médiocres, ont de la peine à s'exprimer, à savoir simplement comment se comporter, comment gérer, ont besoin d'être rééduquer, eux-mêmes ».

Pour le leader de la RV, cette incompétence est d'autant plus catastrophique que « quand on leur confie un port, ils le coulent, ils ne coulent pas les bateaux, ils coulent le port. Aujourd'hui, on leur confie le Sénégal et ils risquent malheureusement de couler le pays ».