NETTALI.COM - L’ ambassadeur Cheikh Niang appartient à cette race rare de diplomates de carrière qui ont porté, avec constance et discrétion, la voix du Sénégal sur la scène internationale. De 2018 à 2025, il était installé à New York comme représentant permanent du Sénégal auprès des Nations Unies.
Sept ans passés à manoeuvrer dans les couloirs feutrés de l’ONU, où il a présidé pas mal de commissions stratégiques : président du Comité des Nations Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, président de la Commission de l’Assemblée générale chargée des questions économiques et financières, président de la Commission du développement social, co-facilitateur du processus de réforme du Conseil économique et social et du Forum politique de haut niveau, expert des Nations Unies sur le traçage et le marquage des armes légères et de petits calibres.
Avant New York, Cheikh Niang avait représenté la diplomatie sénégalaise dans de nombreuses grandes capitales. D’abord, Tokyo (2014-2018), avec de lourdes accréditations régionales, de l’Australie au Vietnam, en passant par Singapour ; ensuite Washington (2012-2014), avec une juridiction élargie couvrant jusqu’au Costa Rica, au Mexique et à l’Uruguay. Auparavant Pretoria (2010-2012), où il représentait Dakar auprès de l’Afrique du Sud et de sept pays de la SADC.
Natif de Thiaroye dans la banlieue dakaroise, Cheikh Niang avait commencé sa carrière bien plus tôt dans des fonctions où se mêlent proximité politique et travail de l’ombre. Il a occupé les postes de consul général du Sénégal à New York, conseiller diplomatique du président de la République et chef de la Division Afrique au ministère des Affaires étrangères du Sénégal.
Autant de postes qui font de lui un fin connaisseur des arcanes de l’État et de la diplomatie. Une référence non seulement pour les jeunes diplomates, mais aussi pour les jeunes de son terroir.
Natif de la même localité, l’ancien ministre Dr Yoro Dia faisait ce témoignage : “La carrière du diplomate Cheikh Niang a été aussi une ‘odyssée libératrice’ pour beaucoup de jeunes Thiaroyois de ma génération, car le fait de le voir à l’époque au JT, à côté du président Abdou Diouf, nous avait convaincus que si Grand Cheikh, issu de Thiaroye comme nous, avait réussi à se hisser au sommet, malgré les ‘contraintes initiales’, nous devrions suivre son exemple au lieu de rester figé devant le mur des lamentations, pleurnichant le fait de ne pas avoir de bras longs.”
L’ancien ministre avait fait ce témoignage dans sa note de lecture portant sur l’ouvrage du diplomate “Réflexions d’un diplomate sur les défis du continent. La quête des cimes”. Nouvellement ministre des Affaires étrangères, l’ambassadeur a une belle occasion de mettre en oeuvre cette vision très ambitieuse qu’il a pour le continent.
La conviction de l’ambassadeur Niang, selon Dr Yoro Dia, c’est que “l’Afrique ne doit plus être perçue comme une terre d’opportunités, mais comme une force motrice de l’ordre mondial émergent”. Pour atteindre cet objectif, l’auteur qui plaide pour un repositionnement du continent estime que l’Afrique ne doit plus être “un réceptacle passif, mais acteur autonome et proactif de la scène mondiale”, rapporte Dr Yoro Dia dans sa note de lecture.
Dans cette perspective, l’ambassadeur “invite le continent à quitter le mur des lamentations et assumer son destin qui n’appartient qu’à ellemême et non compter sur la bienveillance des partenaires extérieurs”.
C’est donc un homme résolument tourné vers l’avenir, qui invite à tourner la page des lamentations.