NETTALI.COM - Le Sénégal s’apprête à franchir une nouvelle étape dans l’encadrement de la médecine traditionnelle. Deux projets d’arrêté, destinés à compléter la loi 2023-06 du 13 juin 2023 sur la pharmacopée, seront prochainement adoptés, a annoncé dimanche le directeur général de la Santé, Pr Ousmane Cissé.
Ces textes visent à faciliter l’autorisation de mise sur le marché des médicaments à base de plantes et à préciser les conditions d’ouverture et d’exercice des herboristeries. “Après la loi de 2023, un projet de décret va créer la Commission nationale de la pharmacopée et du formulaire national. Deux arrêtés viendront bientôt en appoint”, a expliqué Pr Cissé.
Le directeur général de la Santé s’exprimait lors de la 23ᵉ édition de la Journée africaine de la médecine traditionnelle, organisée cette année à Dakar sur le thème : « Soutenir une médecine traditionnelle de qualité et sûre à travers des mécanismes de réglementation appropriés ».
Selon lui, l’objectif est de renforcer la base factuelle de la médecine traditionnelle, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). “Ces textes permettront de mettre à la disposition des populations des médicaments traditionnels sûrs et adaptés aux réalités locales”, a-t-il assuré.
Fatou Mbow, représentante de la Fondation Amadou Moctar Mbow, a salué cette dynamique en rappelant que la valorisation des savoirs ancestraux doit passer par une démarche scientifique rigoureuse. “Renforcer la base factuelle sur la médecine traditionnelle n’est pas qu’un slogan, c’est un impératif scientifique et social”, a-t-elle déclaré.
Elle a réaffirmé l’engagement de sa structure à accompagner les praticiens et chercheurs dans l’élaboration des textes réglementaires. Pour Mme Mbow, cette reconnaissance institutionnelle constitue un acte de souveraineté sanitaire, qui permettra au Sénégal de se doter d’un référentiel national des ressources thérapeutiques traditionnelles.
Selon les données de l’OMS, près de 80 % des populations africaines continuent de recourir aux praticiens de la médecine traditionnelle, dont la contribution demeure encore insuffisamment prise en compte dans les systèmes de santé formels du continent.