NETTALI.COM - Onze personnes, dont plusieurs membres du parti de l'ex-président et opposant ivoirien Laurent Gbagbo, ont été inculpées lundi notamment pour des "faits d'acte terroriste" et placées sous mandat de dépôt, après des incidents survenus au début du mois à Abidjan, a annoncé le procureur de la République.

Dans la nuit du 1er au 2 août, dans la commune de Yopougon, un bus de transport public a été incendié, une voiture de police dégradée et ses occupants "molestés par une horde d'individus cagoulés et détenant des machettes, des gourdins, des armes à feu, des cocktails incendiaires", a affirmé lundi soir le procureur de Oumar Braman Koné, dans un communiqué.

L'enquête ouverte à la suite de ces événements a permis d'interpeller neuf personnes, dont plusieurs sont membres du Parti des peuples africains - Côte d'Ivoire, (PPA-CI) qui nie de son côté toute implication.

"Au cours des différentes auditions, ceux-ci ont cité Lida Kouassi Moïse, ancien ministre de la Défense, et Koné Boubakar, ambassadeur à la retraite, comme étant les instigateurs de ces violences", poursuit le procureur.

Les deux hommes, convoqués vendredi par la police, ont été placés en garde à vue au cours du week-end.

"Il ressort également de ces auditions que l'objectif était de provoquer une situation de terreur ou d'intimider la population après l'annonce de la candidature du Président de la République à l'élection présidentielle", a détaillé le procureur.

Les onze personnes arrêtées ont été placées sous mandat de dépôt et inculpées pour "acte terroriste, complot contre l'autorité de l'Etat, participation à un mouvement insurrectionnel, dégradation volontaire de véhicule et incendie volontaire de véhicule appartenant à autrui", ajoute t-il.

Dimanche, le PPA-CI a dénoncé "une opération d'intimidation et de répression" et un "harcèlement judiciaire et politique".

Le procureur Koné a assuré que les poursuites du Parquet "ne sont pas faites en fonction des partis politiques".

Ces interpellations interviennent dans un climat politique tendu à moins de trois mois de la présidentielle du 25 octobre, notamment en raison de l'exclusion de plusieurs figures d'opposition du scrutin, dont Laurent Gbagbo, par des décisions de justice.

En juin, des responsables de la jeunesse du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, principal parti d'opposition) ont été interpellés pour trouble à l'ordre public.

Samedi, des milliers de militants du PPA-CI et du PDCI ont manifesté dans le calme dans les rues de Yopougon.

Ils protestaient contre la candidature du chef de l'Etat Alassane Ouattara à un quatrième mandat et demandaient la réinscription de leurs dirigeants, radiés des listes électorales.