NETTALI.COM - Lors de l’Assemblée générale de l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS), son président, Ousmane Chimère Diouf, a vigoureusement réaffirmé les limites constitutionnelles du contrôle parlementaire. En ligne de mire : la disposition du règlement intérieur de l’Assemblée nationale permettant la convocation de magistrats.

« Les principes qui régissent notre profession sont incompatibles avec le populisme », a-t-il martelé, rappelant que l’UMS avait attendu la décision du Conseil constitutionnel avant de s’exprimer. Le 24 juillet 2025, la haute juridiction a jugé inconstitutionnels certains alinéas de l’article 56 du règlement intérieur.Pour M. Diouf, le Parlement peut auditionner ministres et dirigeants d’établissements publics, mais « aucune disposition constitutionnelle ne lui permet d’entendre des magistrats dans l’exercice de leurs fonctions ». Toute audition devrait passer par l’autorisation du ministre de la Justice, a-t-il insisté.

Il a aussi réfuté l’idée d’une impunité des juges : la loi organique n° 2017-10 prévoit le conseil de discipline ou des poursuites pénales en cas de faute. Quant à l’exécution de mandats, « elle relève des officiers de police judiciaire, non de l’armée », a-t-il tranché.Le président de l’UMS s’est opposé à l’intégration de personnalités non magistrates au Conseil supérieur de la magistrature, jugeant cette réforme infondée.

En conclusion, il a appelé à un dialogue institutionnel apaisé : « Le juge doit rester soumis à l’autorité de la loi, calme, lucide et indépendant, quelles que soient les pressions. »