NETTALI.COM - Le ministère de la Fonction publique a dévoilé, le lundi 4 août 2025 le rapport général des concertations nationales sur la réforme du service public. Le document présenté devant le Premier ministre, fait état de plusieurs contraintes dans l’administration sénégalaise.
Faible compétence des ressources humaines, accès difficile aux services, absence d’accueil professionnel, retards, files d’attente interminables, documents exigés à répétition, corruption et manque d’infrastructures. La liste est loin d’être exhaustive. Mais ce sont les principales critiques formulées par les usagers à l’endroit de l’administration sénégalaise.
Commentant le rapport, le professeur Serigne Ahmadou Gaye, membre du Comité chargé de l’élaboration du rapport sur les concertations nationales pour la Réforme du Service public (Coref) explique que les citoyens jugent d’abord les procédures administratives souvent trop longues « 95,66% des personnes interrogées jugent les démarches trop longues et 87 % estiment qu’elles sont inutilement complexes. C’est un constat qui est partagé tant au Sénégal que dans la diaspora, où les retards de traitement et le manque de clarté sont décriés. Les usagers déplorent le fait qu’on leur demande les mêmes papiers dans tous les services », précise-t-il.
Poursuivant, il ajoute que c’est la corruption qui a suscité les réactions les plus vives. « Si vous agrégez les statistiques des réponses recueillis entre : très grave, grave et moyennement grave, nous sommes presque à 90% de pratiques corruptives notés par les usagers », indique M. Gaye.
Il a également fait savoir que les Sénégalais ont déploré également les formes corruptives émergentes qui ont été engendrées par la digitalisation. « Je pense que c’est une question qui mérite d’être posée, puisqu’il y a d’autres services prestataires parallèles, qui font irruption avec la digitalisation, qu’il faudra prendre en compte », déclare-t-il.
Les citoyens ont également dénoncé l’absentéisme, l’impunité en cas de fautes graves, ainsi que l’insuffisance des mécanismes de sanction à l’égard des agents fautifs. Ils appellent à une digitalisation généralisée des démarches administratives, à une meilleure sécurisation des données personnelles, et à une refonte des services de l’état civil.
Face à ces griefs soulevés par plus de 9 000 Sénégalais, des recommandations phares ont été formulées. Il s’agit entre autres de l’installation de guichets uniques pour simplifier les démarches, le renforcement du lien entre les agents et les citoyens, pour rétablir la confiance et garantir un service public orienté vers les résultats.