NETTALI.COM - Élu au terme d’une assemblée générale élective tendue, Abdoulaye Fall prend les rênes de la Fédération sénégalaise de football (FSF) dans un contexte à la fois porteur d’espoir et chargé d’attentes. Inspecteur du Trésor à la retraite et président de Bambey FC, il devra rapidement faire face à des chantiers multiples, aussi bien sur le plan institutionnel que sportif.

1. Réconcilier et rassembler la famille du football

Le climat électoral a été marqué par des tensions entre les différents camps. Abdoulaye Fall, qui a devancé ses concurrents sans obtenir la majorité absolue au premier tour, doit désormais jouer la carte de l’apaisement. La première mission du nouveau président sera donc d’unifier les acteurs du football sénégalais, de la base aux sommets, dans un esprit de cohésion et de renouveau.

Il devra aussi gérer avec intelligence les frustrations de ceux qui se sont sentis exclus du processus électoral, et tendre la main à l’opposition pour favoriser un climat de travail sain au sein de l’instance fédérale.

2. Renouveler la gouvernance de la FSF

Après plus d’une décennie de règne de Me Augustin Senghor, la FSF est appelée à moderniser sa gouvernance. Le nouveau président est attendu sur la transparence dans la gestion des ressources, la révision des textes réglementaires, et la réduction du poids des logiques clientélistes dans les nominations. Une plus grande implication des anciens footballeurs, souvent marginalisés, figure aussi parmi les attentes fortes.

3. Préparer la relève des Lions

Sur le plan sportif, Abdoulaye Fall arrive à un moment charnière : la génération dorée de 2022 (sacrée championne d’Afrique) arrive à maturité, et certains cadres approchent la fin de leur cycle. Il faudra anticiper la transition, renforcer les sélections jeunes, et mieux structurer les passerelles entre les petites catégories et l’équipe A.

4. Relancer les compétitions locales

Le championnat national souffre d’un manque de visibilité, de ressources et de professionnalisme. Le nouveau président devra accélérer la professionnalisation de la Ligue 1, garantir une meilleure répartition des subventions et redonner de l’attrait aux compétitions locales. Le développement du football féminin, encore marginalisé, constitue également un défi à part entière.

5. Rééquilibrer les relations avec l’État et la CAF

Enfin, Abdoulaye Fall devra redéfinir la relation entre la FSF et les autorités publiques, dans un contexte politique nouveau où l’indépendance des fédérations est scrutée. Il faudra aussi renforcer l’ancrage du Sénégal dans les instances continentales (CAF) et internationales (FIFA), sans dépendre des réseaux hérités de la précédente présidence.

Le mandat d’Abdoulaye Fall sera jugé à l’aune de sa capacité à incarner une nouvelle manière de faire : moins politique, plus inclusive et plus tournée vers l’intérêt du football national. Entre attentes populaires, pression des clubs, et exigences de résultats, il marche désormais sur un fil.

Le ballon est dans son camp. À lui de jouer.